mercredi 18 janvier 2017

Photographie : Stéphane Spach : sous-bois et natures mortes, ombres et lumière



C'est également à l'occasion de l'Exposition STILL-LEBEN à La Filature à Mulhouse (15 nov-18 déc 2016) que j'ai pu apprécier les photographies  de Stéphane Spach de sous-bois et de natures mortes. Voir ma dernière note ici.

Stéphane Spach

J'ai apprécié les photographies de sous-bois en clair-obscur  de Stéphane Spach.


Des clichés où la lumière et l'ombre se jouent l'une de l'autre : il y a du jour dans la nuit...


Stéphane Spach vit et travaille en Alsace. Voir ici.

A regarder les photographies de Stéphane Spach, nous entrons dans une nuit à laquelle nos yeux ne sont pas habitués, une nuit mate et sourde, préservée des halos lumineux et des phares hostiles.


Tout est en nuances, comme si les sous-bois irradiaient de leur propre lumière intérieure.


" Ce serait plutôt la clarté du jour distillée dans la nuit, des images subtiles, intimes, presque..." Ann Loubert.


Le champ de vision du photographe est tout en douceur et subtilité.


A notre oeil qui est plutôt habitué à la vision diurne, Stéphane Spach propose une vision étrange, subtile et pourtant familière.



Mais il y a aussi les natures mortes que le photographe a mises en scène de façon particulièrement sophistiquée, occasion pour lui de jouer sur la lumière, les niveaux de gris et l'obscurité....elles irradient d'une lumière étrange.




Dans ce travail à la fois précis et onirique, l'insolite a son mot à dire : il nous charme de manière indicible, et nous engage à regarder mieux et plus intérieurement le monde qui nous entoure, et à accepter que cet "ordre du jour" auquel nous sommes par trop habitués puisse s'absenter et nous donner accès à une autre vision de la réalité.


lundi 16 janvier 2017

Photographie : le clair-obscur de Brigitte Lustenberger


J'ai pu admirer en novembre 2016, à la Galerie de La Filature, à Mulhouse et dans le cadre de l'exposition collective STILL-LEBEN, des photographies de Brigitte Lustenberger.

Brigitte Lustenberger



J'ai tout de suite été saisi, touché par la qualité de ses clichés, en particulier par les natures mortes et les portraits, tous sur fond sombres, et où perce un certain mystère.


Brigitte Lustenberger a étudié à l'Université de Zurich et obtenu sa licence en histoire sociale et photographie en 1996.


Durant les années suivantes, elle s'est établie comme artiste visuelle.


Elle a ensuite déménagé à New-York et a reçu son MFA en Fine Art Photography & Related Media à Parsons The New School of Design en 2007.


Dans ses séries, l'artiste s'intéresse à l'étude du regard, aux interactions entre présence et absence dans l'image photographique, et au fait que l'observation d'une photo est la plupart du temps influencée par la mémoire collective.


Brigitte Lustenberger a exposé au niveau national et international dans des expositions personnelles et collectives.


Elle a exposé individuellement à New-York, à Lausanne, à Zurich, à Strasbourg, à Berne et à Bienne.

Son travail a été intégré à des expositions collectives à Berne, à Lucerne, à Cologne, à Milan et à Mulhouse.


Les photographies de Brigitte Lustenberger sont à la fois ancrées dans les pratiques artistiques contemporaines et en relation avec la peinture baroque.


La nature morte est aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt et Brigitte Lustenberger revisite ce genre classique avec une touche personnelle qui ne laisse pas le spectateur indifférent : lumière naturelle, fond sombre, intérêt porté aux textures.


La profondeur de ses images nous invite à nous plonger dans une réflexion sur l'art et la vie.


Ses clichés suggèrent, plus qu'ils ne le montrent, une certaine vision de l'existence au moyen d'un subtil clair-obscur qui me rappelle Caravaggio...


J'ai apprécié et été touché par la qualité et l'originalité de son travail.

dimanche 15 janvier 2017

Flamenco à Mulhouse : Eduardo Guerrero : un talent d'exception!


Hier soir, toujours dans le cadre du Festival Vagamondes, à La Filature  (Scène Nationale) à Mulhouse, le spectacle de Flamenco était extraordinaire!


El callejòn de los pecados est la deuxième création du bailaor singulier (bailaor : danseur) Eduardo Guerrero, remarquée à la dernière Biennale d'art flamenco à Séville.


Natif de Cadix, ayant entrepris son parcours de danse dès l'âge de six ans, Eduardo Guerrero a peu à peu côtoyé  les figures majeures de la danse, du chant et de la guitare flamencos.


Initié par Carmen Guerrero, il se produit avec Maria-José Franco à l'âge de 20 ans à Flamenco en France, à Paris. Voir ici.


Très vite, il est appelé par Eva La Yerbabuena ou encore Rocio Molina pour intégrer leur troupe.

Il a ensuite engrangé les prix signalant son talent d'exception.


D'une plastique impressionnante, son corps décoche des dessins incroyablement anguleux, saccadés,  de ses membres tant supérieurs qu'inférieurs.


Sa Ruelle des péchés suggère une avancée dans la vie qui n'est pas que limpide...



Eduardo Guerrero : l'un des grands espoirs du renouveau d'un genre sans lequel le monde serait tellement plus terne!

Il évolue hors des courants convenus de la danse flamenco masculine d'aujourd'hui et frappe par sa verticalité à l'ancienne.
Il allie classicisme et audace, tout en mettant en valeur un côté baroque absolument étonnant.

Voir ici, Callejòn des los peccados, lors d'un Festival à Séville.


Sa première création, Las Minas, est un spectacle épuré autour des chants des mines et du Levant issus de la région de Carthagène.

Ce spectacle lui permet d'obtenir en 2013 le premier prix de danse Desplante du Festival international Las Minas, le plus ancien et l'un des plus prestigieux festivals de flamenco. (La "danse Desplante" implique un frappé très puissant).Voir ici.

Un talent d'exception qui a non seulement séduit mais enthousiasmé une salle comble, témoin la standing ovation et les rappels!


vendredi 13 janvier 2017

Au Festival des Cultures du Sud à Mulhouse : Strange Strings : magique!


Le Festival des Cultures du Sud, Vagamondes, se déroule du 10 au 21 janvier à La Filature (Scène Nationale) à Mulhouse.



 C'est un grand plaisir d'assister à quelques spectacles, qui sont toujours d'une très grande qualité.

Les spectateurs amateurs de musiques métisses ou métissées ne s'y trompent pas, et attendent cet évènement avec impatience.

La grande salle de La Filature était encore une fois bondée pour une soirée de musiques métissées exceptionnelle.

Deux groupes de deux musiciens étaient réunis pour la première fois sur la scène.

Tout d'abord Ballaké Sissoko (Kora) et Vincent Ségal (Violoncelle).

Depuis Chamber Music qui leur a valu une Victoire du Jazz en 2009, ils ne cessent de faire dialoguer leurs instruments à travers le monde.

Vincent Segal et Ballaké Sissoko

Le mariage de la kora malienne et du violoncelle a été salué par la critique musicale comme "l'une des des plus belles aventures nées du métissage entre l'Afrique et l'Occident".

Ecouter ici Ballaké Sissoko et Vincent Segal dans Chamber Music, et , à Arles en 2010.


C'est un peu le même genre d'aventure qui réunit le stambouliote Derya Türkan et le catalan Renaud Garcia-Fons.


Derya Türkan et Renaud Garcia-Fons

La kemençe du premier est un tout petit instrument classique turc à trois cordes, ici associé à la contrebasse à cinq cordes du second.

kemençe


Ecouter ici Derya Türkan et Renaud Garcia-Fons dans Silk Moon à Paris en 2014.

Réunir ces deux duos hors pair a constitué incontestablement une évènement musical de premier ordre pour ce concert qu'ils ont choisi d'appeler Strange Strings.

D'étranges cordes aux sonorités résolument enthousiasmantes et fraternelles!