lundi 19 octobre 2015

Opéra au Met : Otello et le poison de la haine


Samedi dernier, nous avons assisté, au Kinépolis de Mulhouse, à la retransmission depuis le Met, à New York, de l'Opéra Otello de Verdi sur un livret d'Arrigo Boïto et d'après le chef-d'oeuvre de Shakespeare.

Pour le dire clairement, nous avons été déçus par cette représentation que nous avons trouvée terne, et qui ne nous a pas touchés...

Iago (Zeljko Lucic) et
Otello (Aleksandrs Antonenko)

... mis à part une interprétation formidable du démoniaque Iago par Zeljko Lucic, qui dominait de loin les autres personnages de ce drame un peu simpliste de la haine, du mal, de la jalousie et de la folie meurtrière.

Voir ici le "credo" infernal de Iago (Acte II) : "Je crois en un dieu cruel"!

Iago, en incarnation du mal absolu, insinue lentement le poison de la haine et de la jalousie meurtrière dans le coeur d'un Otello qui ne se contrôle plus.

Iago et Cassio (Dimitri Pittas)

Nous avions déjà apprécié, dans un autre registre, les interprétations de Zeljko Lucic dans Rigoletto (Voir ici) le 2 mars 2013, et dans Macbeth (Voir ici) le 12 octobre 2014.

Dans le rôle d' Otello, Alexandrs Antonenko n'était pas très convaincant, pas plus que Dimitri Pittas, semblant peu assuré, dans celui de Cassio.

Sonia Yoncheva fut meilleure dans l'acte IV que dans les actes précédents : Desdémone, épouse humiliée publiquement par Otello, naïve, et facilement manipulée, est assaillie de craintes et de questions.

Sonya Yoncheva

Epouse répudiée, elle ignore tout de la machination de Iago.

L'humiliation publique de Desdémone dans l'Acte III


Les décors de Es Devlin, sortes de panneaux lumineux glissant en permanence sur la scène étaient pourtant particulièrement originaux, et bienvenus, sans parler de l'orchestre dirigé magnifiquement par Yannick Nézet-Ségin.

Voir et écoutez ici Sonya Yoncheva dans l'Acte IV (La chanson du saule) et (L'Ave Maria final).


Voir ici un point de vue tout différent de JCMEMO !

mardi 6 octobre 2015

Opéra : au Met, un Trouvère magistral : le retour de Dmitri Hvorostovsky!


Ce samedi 3 octobre, nous avons assisté, au Kinépolis de Mulhouse,  à une représentation absolument magistrale du  Trouvère de Verdi, retransmise depuis le Met à New-York.

Pour des détails sur cet opéra, voir ici.


Je suis nettement plus enthousiaste que je ne l'ai été lors de la représentation du Trouvère du 8 mai 2011 au Met, bien que Hvorostovsky y ait déjà été génial : voir ici.

Une distribution unique, en effet, pour le coup d'envoi de la saison au Met à New-York, avec  Il Trovatore !

Anna Netrebko, exceptionnelle dans le rôle de Leonora.

Anna Netrebko


Dmitri Hvorostovsky interprétait le Comte de Luna avec une présence et une puissante vocale remarquables, pour sa reprise sur scène, suite à de graves problèmes de santé (ici).


Dmitri Hvorostovsky

Dans le rôle de Manrico, le trouvère, Yonghoon Lee, jeune ténor coréen, que je ne connaissais pas, excellent!

Yonghoon Lee
La gitane/sorcière Azucena - un rôle difficile et ingrat - fut interprétée avec brio par Dolora Zajick.

Dolora Zadjick
Elle interprétait déjà un rôle de sorcière, celui de Jezibaba, dans le Russalka de Dvorak, en compagnie de Renée Fleming, le 9/2/2014 : ici.

L'orchestre, dirigé par Marco Armiliato, un fidèle du Met, toujours dynamique et brillant, a su nous transmettre toute la puissance, la finesse et l'émotion de la musique géniale de Verdi!

Marco Armiliato
Une représentation  d'un haut niveau musical et théâtral de cet opéra que je ne me lasse pas de revoir : une magnifique soirée de plaisir et d'émotion!

Ecoutez ici "Mira, di acerbe lagrime" dans l'Acte IV!

A la fin de la représentation, émotion et roses blanches pour Hvorostovsky : ici.