vendredi 31 janvier 2014

Randonnée : visite au Totenkopf, dans le Kaiserstuhl


Le Totenkopf est le point culminant, à 557m, du massif du Kaiserstuhl, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, non loin du Rhin.

Nous apprécions fort de randonner dans ce massif volcanique recouvert de loess, si proche de l'Alsace, et remarquable à de nombreux titres (géologie, faune, flore, qualité des vins produits et beauté des paysages).

Cette fois ci, une randonnée de 3h, et 10km, au départ d' Oberrotweil, village faisant partie de Vogtsburg im Kaiserstuhl, au centre du massif,  nous a fait parcourir une belle boucle, au milieu des vignes et de la forêt, passant par le sommet en question.

Vue du Totenkopf, en
venant d'Oberrotweil

Quel que soit le circuit parcouru dans ce massif, nous pouvons apercevoir le sommet du Totenkopf, et l'émetteur de télévision installé sur une tour de 120 m, exploité par la Deutsche Telecom AG.

L'émetteur de télévision
Partis du parking situé 200 m plus haut que le lieu-dit Kunzenbuck, notre marche nous fait quitter assez vite la zone de vignoble (vue magnifique sur la Forêt Noire) et les zones préservées où nichent les alouettes, pour entrer dans de belles forêts de hêtres et arriver, après une bonne montée, au pied du relais TV, sur le Totenkopf.

En fait, il s'agit plutôt d'un double sommet, car non loin de là, nous arrivons au sommet du Neunlinden (Les 9 tilleuls), où se dresse une tour d'observation en pierre construite en 1900.

En 1373 s'élevait là une chapelle dédiée à St Paul où vivait un ermite.

On a trouvé sur cet emplacement des restes d'habitations construites à l'époque autour de la chapelle.

Plus tard, au cours du XIV° siècle, un cloître y fut construit, ainsi qu'une crypte, à côté, sur le Totenkopf voisin, pour y ensevelir les moines...

... d'où, peut-être le nom de ce sommet ("Totenkopf " voulant dire "Tête de mort")

Tour du Neunlinden

Nous avons pu grimper sur cette tour d'où nous avons une vue exceptionnelle à 360° : à l'est, les sommets de la Forêt Noire s'offrent à nous ; à l'ouest, la ligne bleue des Vosges, vers le nord, le sommet du Badberg (Voir ici une randonnée antérieure) et au Sud-est, nous dominons au loin la ville de Freiburg.

Vue sur la ville de Freibourg
im Breisgau et la Forêt Noire
Notre petite randonnée se continue, à partir du Neunlinden, vers le Vogelsangpass, puis par le Finsteldobelweg pour revenir à notre point de départ.

Tout le long de notre chemin, sur une ligne de crête, nous trouvons de nombreuses "Grenzsteine" (Bornes frontières) portant la date de 1773.

Borne frontière de 1773


OB peut signifier "Oberbergen",
un village en contrebas 

"Bornes Frontière", ou bornes marquant les limites entre les bans des communes?
Je n'ai pas plus d'informations pour le moment...

En résumé : belle randonnée d'après midi d'hiver, et, comme chaque fois au Kaiserstuhl, nous nous promettons de refaire ce circuit au printemps, en automne... mais pas en été, car le Kaiserstuhl est le coin le plus chaud d'Allemagne et la température peut y atteindre 45° en août, voire plus...


lundi 27 janvier 2014

Elvira Bach s'expose à Riegel, dans le Kaiserstuhl



Nous sommes encore à Riegel, dans le Kaiserstuhl, mais à des années lumière du thème développé dans ma note précédente!

C'est à la Kunsthalle Messmer de Riegel am Kaiserstuhl (Musée Messmer, voir ici) que l'artiste allemande Elvira Bach est exposée - je dirais plutôt s'expose - jusqu'au 30 mars 2014.

Elvira Bach

Elvira Bach, née en 1951 à Neuenhain, dans la Hesse, est une artiste allemande de renom, qui, dans les années 1980 a été associée au mouvement artistique des "Jeunes Sauvages"  (Jungen Wilden, voir ici, en anglais).

C'est un mouvement d'artistes dont la caractéristique est de peindre en larges coups de pinceaux rapides et expressifs, en utilisant des couleurs intenses et brillantes.

C'est toujours le cas des oeuvres d' Elvira Bach (Voir ici et ).


Elle fit sa percée artistique en 1982 lors de la Documenta de Kassel.

Le caractère unique de ses images de femmes fait d' Elvira Bach une icône du milieu artistique allemand et international actuel.


Ses portraits féminins sont absolument saisissants de par la gamme de couleurs crues utilisées, le coté fortement provocateur et hypnotique de certains tableaux.

Elvira Bach

La thématique générale de son oeuvre me semble dure et violente.



Les critiques parlent à son sujet d'une "irrépressible envie de vivre" que, personnellement,  je n'ai pas trouvé dans ses tableaux, bien au contraire.


J'ai plutôt senti une souffrance personnelle exprimée de façon violente et provocatrice.
En particulier dans le tableau ci-dessus, l'artiste - ou la femme et le désir de création en elle - est empêchée dans son oeuvre par les corvées ménagères et les enfants...

La thématique des talons aiguille, comme faisant partie intégrante du corps de la femme, ces talons aiguille qui, par moment, transpercent des coeurs, est omniprésente.



L'homme est quasiment absent de ses tableaux, sinon comme une ombre grise mal définie, en arrière plan.



 Les expositions du Musée Messmer de Riegel sont toujours passionnantes, sinon "intéressantes", comme pour cette exposition consacrée à Elvira Bach, qui m'a surpris, "intéressé" , dont les images m'ont "saisi"...mais que, personnellement, je n'ai pas aimé!

Voir ma note ici sur une exposition antérieure magique consacrée à Marc Chagall, par le Musée Messmer, note qui a reçu plus de ...6000 visites!


dimanche 26 janvier 2014

Un lieu de culte de Mithra dans le Kaiserstuhl, à Riegel


A Riegel am Kaiserstuhl, en Allemagne, dans le Bade Wurtemberg, non loin du Rhin et de l'Alsace, nous avons pu, lors d'une randonnée, voir les restes d'un temple dédié au dieu Mithra (Voir ici) : un Mithraeum (Voir ici).

Mithraeum de Riegel

Reconstitution imagée
du Mithraeum de Riegel


Autel du Mithraeum

L'autel en pierre fut découvert en 1932.

Cette pierre, haute de 1,20 m, large de 35 cm et profonde de 47 cm porte l'inscription "Deo invict(o) Viktor Abascan Ti Aug(usti) D(ispensatoris) V(icarius) D(ono) D(edit), traduite par :" Viktor, esclave et représentant de l'esclave impérial Abascantus, dédie cette pierre d'offrande au dieu invaincu".
Le dieu invaincu étant Mithra.

On y trouve également une stèle représentant le sacrifice du taureau par le dieu Mithra :

Mithra sacrifiant le taureau

Mithra, dieu des Perses, était le dieu de la Lumière.
Son culte était très répandu en Perse et même en Inde lors de leur conquête par Alexandre le Grand, au I° siècle avant J.C.

Le nom de "Mithra" signifiait à la fois "ami" et "contrat" ; le dieu est l'ami des hommes, c'est le dieu de la lumière et de la justice, qui veille au respect des alliances et des serments.

Ce culte a ensuite été ramené à Rome par les légionnaires et les marchands, et se répandit très rapidement dans les différentes provinces de l'Empire Romain, parallèlement au christianisme.

On célébra le culte de Mithra à Rome sous l'Empereur Commode, et le mithraïsme faillit même devenir religion d'Etat sous Aurélien.
L'Empereur Julien fut un adorateur de Mithra, et il essaya de substituer ce culte au christianisme...

L'Empereur Constantin interdit ce culte en 324 après J.C.

Au dieu invaincu, Mithra

Le culte de Mithra avait tout pour séduire les légionnaires, qui considéraient Mithra comme leur protecteur.

Ce culte se répandit dans toutes les villes de garnison de l'Empire romain, et en particulier aux bords du Rhin.

Implantation des Mithraea dans la région du Rhin
de Baden à Bandorf

Il y avait donc un camp militaire romain à Riegel am Kaiserstuhl vers la fin de la première moitié du  I° siècle après J.C, ce qui explique l'existence d'un Mithraeum dans cette ville.

Les soldats de ce camp étaient chargés de surveiller la "Porte de Riegel" (Espace entre le Kaiserstuhl et la Forêt Noire), lieu particulièrement stratégique. 
En effet, à cet endroit se croisaient la route venant de Suisse et de la Vallée du Rhône et remontant vers l'aval du Rhin, et la route provenant de la Gaulle et rejoignant le cours du Danube.

Riegel fut fortement endommagée par un tremblement de terre vers la moitié du III° siècle après J.C. et de plus les pillages des hordes germaniques eurent raison de cette ville romaine vers 270 après J.C.

Pour en revenir à cette religion, le culte de Mithra fut l'une des premières grandes religions monothéistes.
Mais du fait qu'elle était secrète, fortement hiérarchisée, ne s'adressant pas au peuple, et interdite aux femmes, elle ne put résister au christianisme, qui se développait parallèlement à elle.

On peut relever cependant certaines similitudes avec le christianisme.

La naissance de Mithra était célébrée le 25 décembre : le dieu surgissait d'une grotte et d'un rocher sous la forme d'un enfant. 
Cette fête donnait lieu à des cadeaux, des décorations des maisons par des branchages et des repas pris en commun.


Mithras petram genetricem
Thermes de Dioclétien, Rome

Le culte consistait en la célébration d'un repas lors duquel les adeptes partageaient le pain et le vin.
Cette religion a institué des cérémonies de baptême.

L'existence de rites de purification et d'abstinence a été confirmée.

Nombre d'églises chrétiennes ont été édifiées sur des Mithraea réalisés dans des grottes, qui leur servent désormais de cryptes.

Nous avons pu visiter l'an passé, à Rome, le Mythraeum situé sous la Basilique St Clément du Latran (Voir ici), et c'est tout à fait impressionnant et émouvant.

Mythraeum sous la
Basilique St Clément, à Rome


Le culte de Mithra a laissé sa marque dans nos sociétés occidentales, et pas seulement sous forme de vestiges....


vendredi 24 janvier 2014

Photographie : Bernard Plossu, "On dirait le Sud", à Mulhouse.


J'ai particulièrement apprécié l'exposition consacrée au photographe Bernard Plossu (Voir ici) par la Galerie de La Filature à Mulhouse (Du 8 janvier au 2 mars 2014).


Cette exposition est composée principalement de photographies Noir et Blanc, mais aussi de quelques photographies couleur d'une qualité d'impression et d'un rendu proche du travail des pictorialistes à la fin du XIX° siècle (Voir ici).

Son titre ("On dirait le Sud") porte en sous titre : "L'Europe du Sud vue du train".



Bernard Plossu , fidèle en cela à sa démarche d'"être de plain-pied avec le monde et ce qui se passe", nous montre comment on peut saisir ce monde...à partir d'un train, par des instantanés saisissants, non pas tant par la qualité technique et par la netteté des clichés, que par le rendu et la netteté de son regard.

Barcelone

Bernard Plossu a promené son regard en Espagne, à Madrid, en Andalousie, en Catalogne, au Pays Basque, à Gènes, Milan, Naples, en Italie du Sud, au Portugal, dans le sud de la France, au bord de la Méditerranée...

Train Talgo, Espagne

Et toujours sont exprimés des aperçus fugitifs de la vie, des voyageurs en mouvement, des gares : rencontres fortuites, stratégies furtives et rapides des sentiments.


Bernard Plossu, photographe du mouvement, nous montre quelques chose de proche, d'indécis, de furtif, dans quoi nous nous reconnaissons, mais aussi quelque chose d'ouvert sur le monde.

Il saisit des instants intimes, mais aussi impersonnels, et les juxtapose, nous aidant à affiner notre regard et nos perceptions fugitives : qui ne s'est jamais laisser aller, au travers de la vitre d'un train, à laisser flotter son regard et son âme sur les êtres et les choses entr'aperçus? 

Bernard Plossu donne corps à nos rêveries...


Il donne forme à ces regards, à ces voyageurs saisis lors d'une brève rencontre visuelle, à ces gares et ces bâtiments, à ces arbres qui défilent sous ses yeux, sous nos yeux.

"En photographie, on ne capture pas le temps, on l'évoque. Il coule comme du sable fin, sans fin, et les paysages qui changent n'y changent rien."

Voir d'autres photos sur mon site consacré à la photographie ici.


lundi 20 janvier 2014

Rabih Abou-Khalil : une musique métissée mue par le rythme et nourrie de tradition



Nous avons eu la chance de pouvoir écouter vendredi dernier Rabih Abou-Khalil au Festival Vagamondes à Mulhouse.

Rabih Abou Khalil
Né en 1957, il  a grandi à Beyrouth, où il a étudié la musique arabe et orientale.

Son instrument de prédilection est l'oud, ou luth arabe, l'ancêtre du luth européen.
"Al-oud" signifie "le bois", terme transformé en Europe en alaude, luth.
Voir ici.

Dès l'âge de 4 ans , il tenait un oud  dans ses mains...
Ce musicien génial, toujours aux frontières des musiques, est un chercheur de rythmes, qui se nourrit de traditions : musique arabe, jazz, blues...et cherche à concilier Orient et Occident.

Personnellement j'apprécie fort cette musique "métissée" qui s'ouvre sur le monde, tout en gardant ses racines, nous aidant ainsi à mieux les connaître et les apprécier.

Il réussit à transformer, par ses improvisations, la tradition musicale arabe en un genre moderne très jazz.

Rabih Abou-Khalil


Il s'est produit à Mulhouse (La Filature) en Quartet (Quartet Méditerranéen) , avec  Luciano Biondini, à l'accordéon, Jarrod Cagwin aux percussions, et Gavino Murgia (chant sarde et saxo soprano), tous trois artistes fabuleux.

Ils nous ont donné un concert coloré, mélangé, complexe et raffiné, qui a enthousiasmé les spectateurs.

Ecoutez les ici en formation Quintet lors d'un concert en 2012 (Ici, en plus, avec Michel Godard au tuba)
Encore une fois, une magnifique programmation à La Filature de Mulhouse : Bravo!!

dimanche 19 janvier 2014

En Alsace, à Katzenthal, un Château fort qui n'en est pas un...


...enfin, pas tout à fait : c'est plutôt un "donjon-beffroi", ou bergfried, selon la terminologie archéologique allemande : en fait, une tour de guet.

C'est le "Château" du Wineck, dans les vignes de Katzenthal, en Alsace dans le Haut-Rhin, canton de Kaysersberg, près de Colmar.

Nous avons pu, lors d'une randonnée, l'admirer de près et le visiter sous la conduite d'un guide passionnant particulièrement au fait de son histoire.

Le château du Wineck

Cette construction est située sur une plateforme rocheuse, à 330 m, sur un site qui n'est pas vraiment remarquable, mais son implantation au milieu des vignes est assez spectaculaire.

Depuis 1264, c'est le seul château d'Alsace entièrement entouré de vignes.


Katzenthal et le "Château" du Wineck


Wineck signifie "le coin du vin", et pas n'importe quel vin puisque ce bergfried domine un grand cru prestigieux : le "Wineck-Schlossberg", produit sur un sol granitique.

Les vins sont produits ici avec les cépages suivants : Riesling B, Pinot gris G, Gewurtztraminer Rs.

C'est l'un des 51 grands crus du vignoble alsacien, situé entre le Kaefferkopf au nord-est et le Florimont au sud-est. 

Ce vignoble s'étend sur 27,40 ha sur les bans de Katzenthal et d'Ammerschwihr.

Le terroir du Wineck-Schlossberg
avec sa "Tour"

Katzenthal est situé au fond d'un vallon fermé sur trois côtés et abrité des vents dominants.
Son vignoble bénéficie ainsi d'un microclimat favorable à la production de vins exceptionnels... depuis 700 ans!
C'est en effet en 1264 qu'on trouve la première mention écrite du vin de Katzenthal!

Pour revenir à notre bergfried : il s'agit d'une petite forteresse exiguë ayant pour utilité principale la surveillance d'une seigneurie, qui pourrait avoir été l'oeuvre des Comtes d'Eguisheim eux mêmes.
Voir ici l'historique de ce château.

Etat initial vraisemblable
du Wineck

En 1972, l'état de ruine avancé du château - qui servait de carrière de pierres - a incité une association, réunissant des amis et les habitants de Katzenthal à créer "Les Amis du Wineck"pour entreprendre sa restauration et sa conservation.

Ruines du Château du Wineck en 1839
Gravure de J. Rothmuller

Le résultat de ce long travail réalisé par des bénévoles motivés est spectaculaire.

Ce Château est constitué d'un rempart en fer à cheval et d'un donjon de 21 m de haut.
Une seconde enceinte délimitait la basse-court.
En voir ici le descriptif.

Le Wineck



Cette restauration,  menée pendant 37 ans en bénévolat, a permis de sauver un témoin capital de l'histoire médiévale de l'Alsace. 

lundi 13 janvier 2014

Randonnée dans les Vosges : de Turckheim à la Croix de Wihr


Samedi dernier, par une température printanière et une météo relativement favorable, nous avons pu randonner dans les Vosges au départ de Turckheim (236 m) - au début de la Vallée de Munster -  par un circuit varié qui nous a fait passer par Niedermorschwihr, le Galtz  (731 m), les Trois Epis (673 m), Labaroche, le Chalet Obschel  (764 m) pour arriver à la Croix de Wihr (890 m), puis retour par un chemin légèrement différent.

Un circuit sportif soutenu (654 m de dénivelé, 7h et ... 28 km) qui nous a changé de nos courtes randonnées dans le Kaiserstuhl des jours précédents.

Nous avons pu admirer en le traversant le magnifique bourg viticole de Turckheim.

La Porte Basse, ou Untertor,
ou Porte de France
Ses vins comptent parmi les plus réputés du vignoble alsacien, grâce à son célèbre "Brand" chanté par le poète :

"A Turckheim au Brand
Croît du vin d'Alsace le Roi
Passant, qui que tu sois,
En ce vieux dicton crois, 
Arrête-toi et bois"

En effet, Turckheim bénéficie du micro-climat de Colmar, est protégé des vents du Nord et recueille un fort ensoleillement. Voir ici .

Remarquable également était notre traversée du très beau village de Niedermorschwihr, connu pour son église au clocher octogonal vrillé, ou clocher tors, qui a une flèche octogonale tordue de droite à gauche de 45° recouverte de tuiles.

Le clocher vrillé de Niedermorschwihr

Il y aurait une centaine de clochers de ce type en Europe dont plus de 65 en France, 22 en Allemagne, etc,.. 
Il semble que certains de ces clochers aient étés construits tors pour mettre en évidence la prouesse architecturale des charpentiers, mais d'autres le seraient devenus au cours du temps, suite au travail du bois.
Voir ici le détail sur tous ces clochers.

Le passage par le sommet du Galtz (731 m), où trône une gigantesque statue du Christ nous a permis d'avoir une vue étendue et partiellement dégagée sur la plaine d'Alsace.

Vue depuis le Galtz


Le passage par la station climatique des Trois Epis était nettement moins spectaculaire.
Cette station d'altitude (673 m) est à cheval sur les bans d'Ammerschwihr, de Niedermorschwihr et de Turckheim : elle abrite un centre de rééducation et de repos.

En fait, les Trois Epis ont étés fondés en 1491 et sont nés d'un pèlerinage dédié à la Vierge.
En effet, elle serait apparue à un forgeron d'Orbey, tenant d'une main trois épis de blé, et de l'autre un grêlon, augure d'une bonne ou d'une mauvaise récolte selon que les gens se convertiraient ou non.
Le pèlerinage existe toujours.

Sur la route de la Croix de Wihr, nous contemplons à nouveau la vue par de belles échappées nuageuses.



A la "Croix de Wihr", point culminant de notre circuit (890 m) se trouve un monument qui commémore l'avancée victorieuse des hommes du 152° Régiment d'Infanterie (Les Diables Rouges) lors d'un combat au corps à corps et à la baïonnette. 
Le 19 Août 2014 sera célébré le 100° anniversaire de l'offensive décisive de la Croix de Wihr où 21 soldats sont morts.

Monument aux soldats du 152°RI

 On voit également à cet endroit la Croix de Wihr, plus ancienne (1811).

La Croix de Wihr

En résumé : un beau circuit - quoiqu'un peu long - comme nous les aimons, alliant un bain de nature intense, et une rencontre de lieux magnifiques ou émouvants, chargés du passé et du présent de l'Alsace.


samedi 11 janvier 2014

Dans le Kaiserstuhl : randonnée au Badberg



Cette fois ci, notre courte et magnifique petite randonnée d'après midi, à nouveau dans le Kaiserstuhl,  nous a fait partir d' Alt-Vogtsburg et y revenir en grimpant sur la petite colline du Badberg, l'un des sommets de l'ancien volcan du Kaiserstuhl, d'où la vue est absolument magnifique.

Alt-Vogtsburg est un tout petit hameau de quelques maisons proches de leur église, situé au coeur du massif.


C'est l'un des 9 villages ou quartiers de Vogtsburg im Kaiserstuhl.
Voir ici (en allemand).

Tous ces villages, à l'exception de Burkheim, sont situés dans des vallées étroites au coeur même du Kaiserstuhl.


Vue aérienne du coeur du Kaiserstuhl

Avant le regroupement territorial, Oberrotweil et Niederrotweil avaient déjà fusionné, ainsi que Alt-Vogtsgurg et Oberbergen.

Pour cette raison, la ville de Vogtsburg est constituée de 9 villages mais seulement de 7 entités administratives.
Ce sont : Achkarren, Bickensohl, Bischoffingen, Burkheim, Oberbergen, Oberrotweil, Schelingen.

Armes de Vogtsburg

Comme on le voit sur ses armes, la vigne joue un rôle prépondérant dans l'économie de Vogtsburg, mais aussi les fruits ; le tourisme commence à se développer, principalement un public de randonneurs séduits par la beauté et les secrets de ce massif plus qu'attachant.

Séduits à nouveau, nous l'étions lors de notre montée au Badberg (435m) au cours d'un petit circuit de 6 km sur un sentier de découverte de la nature (Naturlehrpfad)!

Il se trouve que la colline du Badberg est très précisément le point central du Kaiserstuhl, et de là nous avions une vue superbe à 360°, sur la plaine d'Alsace, les Vosges et la Forêt Noire.


Circuit du Badberg

Vue d'Oberbergen
depuis le Badberg : on aperçoit les Vosges au loin.

On aperçoit au loin (zoom)
le parc d'éoliennes de la Forêt Noire

Vue depuis le Badberg
sur Schelingen
La température estivale au Badberg peut dépasser les 50°C.

Le Badberg est une réserve naturelle et on  y trouve, et c'est le seul endroit en Allemagne, des mantes religieuses (Gottesanbeterin - mantis religiosa) et des lézards verts (lacerta viridis) :

Mante religieuse du Badberg
Lacerta viridis

...ainsi que certaines fleurs de la famille des orchidées (Affen-Knabenkraut).
Voir ici.
Le Kaiserstuhl est d'ailleurs l'endroit qui présente la plus grande variété d'orchidées en Europe, avec plus de 30 espèces!

Affen-Knabenkraut au Badberg

Enchantés par ce magnifique petit circuit, nous nous sommes promis d'y revenir au printemps et au moment de la floraison vers mai/juin.