mercredi 29 août 2012

En Alsace : les Rinckenbach, une dynastie de facteurs d'orgues


Lors du concert exceptionnel donné à l'église St-Joseph de Mulhouse le 25 Août, dans le cadre de la 5° édition du Festival des Orgues d'Alsace (ex Festival Callinet), nous avons pu apprécier la Maîtrise du King's College de Cambridge (Voir ma note ici).

Mais nous avons pu également apprécier les qualités de l'Orgue Martin Rinckenbach (1886-1887) dont les organistes Ben-San Lau et Parker Ramsay ont su mettre en valeur avec grand talent la sonorité remarquable.
Voir ici pour la composition complète de ce très bel orgue.

Orgue Rinckenbach - St-Joseph
Mulhouse - Haut-Rhin


La dynastie des facteurs d'orgues Rinkenbach (le "c" apparaitra avec Martin Rinckenbach) fut active en Haute Alsace, c'est à dire dans le Haut-Rhin (dans le sud de l'Alsace) de 1762 à 1931, soit durant 169 ans.
L'entreprise était basée à Ammerschwihr (68).


Les facteurs d'orgues de la dynastie furent :
Valentin (1795-1862), Valentin II (1831-1870) et Charles (1834-1869), Martin (1834-1917), Joseph (1876-1949).

L'orgue de l'église St-Joseph, l'Opus 17, est l'un des chefs-d'oeuvre de Martin Rinckenbach et son plus grand orgue conservé, depuis la destruction, lors des bombardements, de celui de la collégiale de Thann.

Martin Rinckenbach est considéré comme le Cavaillé-Coll alsacien (Voir ici )

Martin Rinckenbach

Les Rinckenbach ont réussi une heureuse synthèse entre différentes influences, incorporant entre autres le style suisse par les Bergäntzel : Martin Baergäntzel (1722-1803) et son fils Joseph Bergäntzel (1754-1819), oncle de Valentin Rinckenbach.

Les facteurs d'orgues Stiehr et Callinet régnèrent en maîtres en Alsace de 1789 à 1870, soit 3 générations.
Par contre, la dynastie des Rinckenbach (issue d'un Maître menuisier et non pas d'un facteur d'orgues), dura sur 5 générations (grâce à la formation de Martin Rinckenbach 1834-1910) et devint en Alsace la première manufacture d'orgues de la période allemande (1870-1918).

Voir ici pour un historique complet de cette dynastie et de ses réalisations en Alsace.

Ecoutez une improvisation d'Andrea Berti sur le Grand Orgue Rinckenbach de l'église St Etienne de Cernay (Haut-Rhin). L'orgue de Cernay fut construit par Martin Rinckenbach en 1893, détruit en 14-18 et reconstruit par son fils Joseph Rinckenbach. C'est ici !

mardi 28 août 2012

To Rome with love!


Pour tout dire, j'ai été très heureux de voir hier soir le dernier film de Woody Allen : "To Rome with love".

To Rome with love

A noter que le titre n'en est pas "From Rome with love"...car ce film est une belle invitation à voir ou revoir la ville éternelle, la ville qui demeure éternellement dans nos pensées...et dans mon coeur!
Je m'y suis rendu plusieurs fois, et  j'y repars avec des amis dans une dizaine de jours...

Woody Allen est un amoureux inconditionnel des villes européennes, et il nous fait partager cette passion avec un enthousiasme communicatif...et certes des imperfections, mais quand on aime, on n'en tient pas compte. Et c'est mon cas, fan de Woody Allen que je suis...

Après le formidable "Match point" londonien, le catalan "Vicky Cristina Barcelona", l'émouvante escale française de "Midnight in Paris", nous voici à Rome, avec ce film très drôle, qui exprime avec une éloquence communicative l'amour du réalisateur pour l'Italie, Rome, les italiens et ...les italiennes.

Avec : Woody Allen, Alec Baldwin, Pénélope Cruz, Jesse Eisenberg, Ellen Page, Roberto Benigni, Antonio Albanese, Alessandra Mastronardi,...

Pénélope Cruz

Où se situe, quant à lui, notre Woody Allen, entre les Etats Unis et l'Europe ? Bien entendu, toujours dans ses névroses, qu'il transporte allègrement avec lui, dans ce film, où il se met en scène dans la peau d'un réalisateur raté (accompagné d'une épouse forcément...psychanalyste, qui le materne avec affection), malgré son QI de 150 (...en euros, ça fait beaucoup moins lui fait remarquer sa femme!).

Jesse Eisenberg et Ellen Page

Le tout donne une excursion divertissante et en même temps profonde dans un décor magique, mais où la véritable beauté se révèle être la beauté intérieure des personnages qui font la vie de Rome : modestes employés, étudiants, jeunes couples,...
Par contre, Woody Allen ne se prive pas, une fois de plus, lorsqu'il s'agit d'épingler la fabrique des fausses célébrités, la télévision, et le monde "people".

Alec Baldwin

Nous suivons, dans ce film, quatre histoires menées presto prestissimo en parallèle.
Voir l'article du Monde, pour plus de détails, ici .

Roberto Benigni

Dans  ces histoires, prennent place des interludes de folie et de rêve, qui se concluent, pour la plupart des protagonistes principaux,  par un retour à une normalité plus assumée, une fois les faux rêves et les fausses ambitions dissipés.
Tout cela par la magie qu'opère Rome sur les esprits et les coeurs...
...une Rome dont le symbole est la pulpeuse Pénélope Cruz : "I am here to fulfill your dreams!".

Antonio Albanese et Alessandra Mastronardi

Seuls ceux qui rêvaient déjà leur vie en arrivant à Rome, et qui ne se laissent pas toucher et emporter par la folie de cette ville exceptionnelle continueront à passer à côté de leur être profond.

Et celui qui connait le mieux Rome n'est pas, contrairement à ce qu'il affirme haut et fort,  l'agent de la circulation qui règle les flots de voitures, qui, tel une marionnette, introduit le film, mais bien plutôt  l'entrepreneur de pompes funèbres, qui chante "Pagliacci"sous sa douche (sous le masque de Paillasse, le télescopage de la fiction et de la réalité, la profondeur de la vie humaine et de la mort)  et, pour la dernière et belle image du film, nous ouvre sa fenêtre sur la Place d'Espagne (le plus beau coin de Rome à mon sens) et ses escaliers menant à la Trinité des Monts, par une de ces soirées bleues comme seule Rome peut nous en offrir!

Une approche et une vision subtilement felliniennes, bien entendu, où rêves, illusions, fantasmes et réalité terre à terre se croisent et s'entrecroisent pour notre (mon) plus grand bonheur.

Quant à nous, dans quelques jours, nous serons sur les pas de l'architecte incarné par Alec Baldwin,  nous promenant avec bonheur dans les ruelles du Trastevere...

Voir la bande annonce en VO: ici !

dimanche 26 août 2012

Le "King's College Choir" de Cambridge : magique!


La 5° édition du Festival des Orgues d'Alsace (Festival Callinet) nous a offert une soirée exceptionnelle, magique, le samedi 25 Août 2012 en l'Eglise Saint Joseph de Mulhouse.

Nous avions en effet devant nous la Maîtrise du King's College de Cambridge, dirigée par Stephen Cleobury et accompagnée à l' orgue Martin Rinckenbach par Ben-San Lau et Parker Ramsay.

En première partie, des oeuvres de Samuel Sebastian Wesley (1810-1876), de Herbert Howells (1892-1983), Charles Villiers Stanford (1852-1924 ; orgue solo) et Edward Elgar (1857-1934).
Lors de l'interprétation de ces oeuvres, nous avons déjà pu juger du fantastique travail des jeunes choristes, et pour quel résultat!

En seconde partie, l'extraordinaire Requiem op. 48 en ré mineur de Gabriel Fauré (1845-1924).

Gabriel Fauré

Voir la biographie de Gabriel Fauré ici.

Cette oeuvre, à mon goût, est profonde, bouleversante.
Elle était servie par une interprétation techniquement parfaite, au service d'une grande émotion, par les jeunes hommes et des jeunes garçons du King's College Choir!

Un moment absolument magique!

Les jeunes chanteurs, sous la férule de Stephen Cleobury, ont été à la hauteur de leur réputation : excellence à l'anglaise, c'est à dire à la fois austérité et décontraction toute britannique alliées à une maîtrise technique et musicale redoutable!


King's College Choir à Cambridge


Le King's College Choir de Cambridge est le fleuron de la tradition chorale anglaise.
Cette Maîtrise a été créée par Henry VI en 1441, à la fondation du King's College.
La Maîtrise doit se composer d'au moins 16 choristes, de sexe masculin, scolarisés au King's College. Dès le début du XX° siècle, s'y sont ajoutés 14 enfants plus jeunes.

Ecoutez un enregistrement de 1987, par le King's College Choir, du Pie Jesu et de l'Agnus Dei du Requiem de Fauré : ici  , ainsi que du Sanctus, ici !

L'accompagnement de la Maîtrise, au magnifique grand orgue Martin Rinckenbach (1886/1887) de l'église St Joseph de Mulhouse, était de toute beauté!

Je reviendrai, dans une autre note, sur cet orgue et la lignée Haut-Rhinoise des facteurs d'orgues Rinckenbach, car leur histoire est passionnante!