jeudi 31 mai 2012

Redécouverte du "Yosemite National Park" en Californie


"C'est de loin le plus magnifique des temples de la Nature dans lequel il m'ait jamais été donné de pénétrer !"
Ainsi s'exprimait John Muir (1838-1914), à propos de Yosemite.

Yosemite National Park

Ses écrits racontent ses expériences de vie sauvage et ses aventures en pleine nature, en particulier dans les montagnes de la Sierra Nevada, en Californie.


Son activisme a contribué fortement à sauver et protéger la région du Yosemite.
Il a fondé le "Sierra Club", qui est encore à ce jour l'une des plus importantes associations de conservation aux Etats-Unis.
Sa philosophie à encouragé le développement du mouvement environnemental moderne aux USA. Voir ici .

John Muir
Eh bien, à notre tour, et sur les pas de John Muir, nous avons pénétré dans ce Temple de la Nature!
Pour moi c'était la seconde fois en 25 ans...nous y avions alors dormi dans des "canvas tents" à Curry Village.

Les conditions aujourd'hui étaient idéales : beau temps, soleil et ombre, brise légère et fraîche, air léger, et peu de monde, pour cette fin mai en semaine.

Avec 3000 km2, c'est le 3° plus grand Parc des Etats-Unis, et le second créé, après celui de Yellowstone (que j'espère avoir l'occasion de découvrir lors de ce périple).
Les touristes ne visitent d'ailleurs que 1% de ce Parc, parcouru par la rivière Merced. Le reste est classé en "aire sauvage".
L'entrée du Parc se situe à 1200 m d'altitude. Le point culminant en est le Mont Lyell (4000m).
Yosemite est inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité à l'Unesco.


Le Parc s'est aussi fait connaître grâce au photographe Ansel Adams, Voir ici .

A noter que l'ours noir ( dont le pelage est...brun), plus petit que le grizzli, est l'animal emblématique du Yosemite Park.

Ours noir du Yosemite

Les gardes forestiers en ont dénombré une quinzaine dans le secteur fréquenté par les touristes, d'où les précautions prises avec...les poubelles, qui ont des accès fermés par des mousquetons.
Des panneaux incitent les automobilistes à limiter leur vitesse pour la préservation de l'espèce...mais attention au choc!

No comment !



Que dire, sinon que nous fûmes frappés par la beauté naturelle de ce lieu, par l'enchantement des gigantesques chutes d'eau, par les arbres géants, ...



Waterfall

...par la masse des falaises de granit, par les sommets qui nous imposent leur présence...



El Capitan

Et pourtant tout est si bien proportionné que nous ne nous sentons pas écrasés par cet environnement pourtant majestueux et grandiose, d'une beauté à couper le souffle, sculpté par les glaciers...

Half Dome


Parmi les sommets les plus impressionnants : El Capitan (formation verticale de 1000m) et Half  Dome (1440m au dessus de la vallée, soit son sommet à 2693m), bien connus des amateurs d'escalade. 
Mais très (très!) haut niveau technique recommandé : dans El Capitan, on dénombre une douzaine de voies d'escalade, toutes longues et particulièrement difficiles...


Pour nous, au ras des pâquerettes, ce fut une journée mémorable!







mercredi 30 mai 2012

Au pied des séquoias rouges géants de la Sierra Nevada


Le "Sequoia National Park" fait partie de la réserve de biosphère de l'ensemble "Sequoia and King's Canyon", en Californie, reconnu en 1976.
Il est situé dans la Sierra Nevada.

En montant vers le Sequoia
National Park depuis Visalia

Partis ce matin de Visalia, pour rejoindre le King's Canyon National Park, nous nous sommes tout d'abord lamentablement perdus et avons tourné en rond pendant une heure et demie entre des champs et des plantations démesurées et labyrinthiques d'orangers, dans des "backroads" (routes secondaires) à numéros, et pas âme qui vive...mais qui "fait la route" doit s'attendre un jour ou l'autre à la perdre!

Ceci dit, intuition et persévérance aidant, nous nous sommes retrouvés, in fine, dans le Sequoia National Park à pas loin de 2000m d'altitude, et au pied des Séquoias rouges géants (Sequoiadendron giganteum, famille des Taxodiaceae), voir ici .


Séquoia rouge géant

Voila qui vaut le déplacement et les heures de route.
Ce monde de géants ne m'était pas inconnu, puisque, pas mal d'années auparavant j'avais eu l'occasion d'en voir à Mariposa Grove, toujours en Californie.

Ici, c'est le superlatif!
D'ailleurs, aux Etats-Unis, c'est souvent, pour ne pas dire toujours, le superlatif...

le Promeneur du 68 au pied
d'un Séquoia rouge : géant !

Le Sequoia National Park est fier d'abriter le plus grand être vivant de notre planète : le Général Shermann...enfin, je veux dire, le Sequoia qui porte ce nom.
Haut de 83m, circonférence de 30m, son volume est de 1400 m3 et son poids estimé à 2100 T ; il serait vieux de plus de 3000 ans.

Les Séquoias géants sont apparus sur notre belle planète il y a 200 millions d'années.
Lors des grandes glaciations du quaternaire, ils ont disparu d'Europe et sont restés confinés en Californie, sur les versants occidentaux de la Sierra Nevada.
Voir carte ci dessous :

Les seuls séquoias géants de notre planète
sont en Californie.


"La découverte vers 1852 de ces arbres fantastiques éveilla la curiosité des scientifiques, mais également des entreprises forestières attirées par l'appât du gain. 
Elles s'installèrent dans la Sierra Nevada et commencèrent à abattre ces géants. Ainsi, entre 1852 et le milieu des années 1950, un tiers de la surface des forêts de séquoias fut coupée
Face à ce désastre, John Muir fut le premier à réagir en réclamant la création du Parc national de Yosemite
D'autres parcs nationaux tels que le Parc national de Sequoia et Kings Canyon furent ensuite établis. 
C'est ainsi que de nos jours, plus de 90 % des forêts de séquoias sont situées dans des zones protégées."(Wikip.)


Étonnant !
Nous n'avons pas regretté nos errements et les 3h de route mis à faire ce "petit" déplacement, afin de contempler des géants d'une autre époque...


mardi 29 mai 2012

Approche de la Sierra Nevada !


Le massif granitique de la Sierra Nevada ("Montagnes enneigées" en espagnol) s'étend sur 700 km au sein de la Californie, du col Fredonyer au nord au col Tehachapi au sud.

La Sierra Nevada dans la Californie

Son point culminant est le Mont Whitney (4421m).


Le Mont Withney

La chaîne comporte plusieurs Parcs Naturels, dont le plus connu est le Yosemite, où nous nous rendrons après demain, et ce sera pour moi un retour dans un Parc qui m'a fortement impressionné, il y a déjà plusieurs années.

Mais il y a aussi le Parc National de Sequoia and  King's Canyon, qui abrite les plus grands arbres de la planète : les séquoias géants. 
C'est au sud-est de ce Parc que se trouve le Mont Whitney..
Cette découverte est pour demain!

Séquoia géant

Quant à aujourd'hui, nous nous sommes contentés d'une "petite" approche, en montant depuis la côte, jusqu'au ranch d'un ami situé tout proche et à l'ouest du King's Canyon, à l'altitude modeste de 1000m, ce qui nous a pris quand même 3h30 de route !


Nous avons pu avoir cependant un premier aperçu de ces montagnes mythiques :


Aperçu sur la Sierra Nevada
depuis les hauteurs de Visalia

Puis ce soir, redescente dans la ville de Visalia, au centre de la Californie, dans la vallée de San Joaquin, siège du Comté de Tulare : repos avant les deux journées "nature" fortes qui nous attendent !




lundi 28 mai 2012

Missions et Musique à San Luis Obispo!


Ce matin, promenade dans San Luis Obispo, cité fort agréable et ombragée, à la recherche de la "Mission" locale, après celle de Santa Barbara.

San Luis Obispo

Pourquoi ces Missions?
Il y en a en effet une vingtaine, du Sud au Nord de la Californie.

California Missions

Dans les années 1700, l'Empire espagnol s'étendait tout autour du monde.
Gérer toutes ces possessions devenait difficile.
Lorsque l'Angleterre et la Russie ont commencé à manifester un intérêt pour les richesses de la partie nord de la Californie, le gouvernement espagnol a pensé à y établir des Missions, moyen peu onéreux de contrôler ces postes avancés.
L'ordre des Franciscains, sous le leadership enthousiaste de Junipero Serra a mis sur pied cette chaîne d'une vingtaine de Missions le long de la côte du Pacifique.

San Luis Obispo Mission

La Mission San Luis Obispo de Tolosa fut fondée en 1772 par le Père Serra, et prit le nom de Saint Louis, Evêque de Toulouse.

L'après midi : volet "Musique" de la journée, à l'occasion d'un concert donné sur les hauteurs de la ville, dans un ranch, en plein air.

La violoniste de "Cafe Musique"

Entraîné là par un ami, je ne l'ai vraiment pas regretté!


Dans un environnement méditerranéen chaleureux et sympathique, nous avons eu droit à un mix de classique (Mozart, duo pour violons), de jazz, avec une chanteuse qui nous a transporté : Inga Swearingen, un groupe, "Cafe Musique" , pour du country, et du blues enlevés et de très haute tenue...tout en dégustant, comme il se doit, du vin californien!


Encore une journée magnifique.

Inga Swearingen
Ecoutez Inga Swearingen dans "April Afternoon" ici !

dimanche 27 mai 2012

Californie, suite : de Carpinteria à Santa Barbara et San Luis Obispo


Aujourd'hui, toujours la Californie : nous ne nous lassons pas de la savourer, à petites doses!

Une étape tranquille, plutôt orientée "Nature et Découvertes" après nos journées "Musées et Culture".
Etape qui nous a mené de Carpinteria à Santa Barbara, puis à San Luis Obispo, soit au total 105 miles (170 km), par des routes magnifiques, variées et peu chargées : le rêve!

A Santa Barbara

Tout d'abord, un long moment sur les belles plages de Santa Barbara, à goûter la douceur tranquille de cette belle ville située au pied des Santa Ynez Mountains : c'est la riviera américaine, avec sa douceur, ses belles maisons recouvertes de tuiles canal, ses palmiers et ses fleurs, omniprésentes. 
Peu de monde, paix, douceur et tranquillité bienfaisante.

Sur la plage de Santa Barbara

En 1786, on voit l'établissement d'une Mission espagnole à l'emplacement actuel de Santa Barbara, occupé alors par la tribu amérindienne des Chumash.
En 1848, le Mexique cède la Californie à la Fédération des Etats-Unis.
En 1870, la langue officielle de la ville, l'espagnol, est remplacée par l'anglais.
En 1925, la ville fut entièrement ravagée par un séisme, y compris la Mission, puis reconstruite dans un style plus homogène.

Santa Barbara Mission

Nous nous sommes promenés dans la haute ville, à la recherche des bâtiments de la-dite Mission, ce qui nous a permis de découvrir des quartiers agréablement vallonnés, absolument splendides, de magnifiques maisons au luxe discret logées dans la verdure et les fleurs, certainement pas occupées par des américains à revenus modestes...

Santa Barbara Mission

Arrivés à la Mission, une animation inhabituelle : c'était le "Chalk Festival", autrement dit le festival des dessins à la craie sur le sol!

Chalk Festival

Ils sont fous ces américains?
Mais non, c'est là l'occasion d'une animation bon enfant autour d'artistes tous plus doués les uns que les autres.

Chalk Festival
L'occasion était rêvée de pic niquer sur place dans une ambiance décontractée mêlant art, religion, actions caritatives, débordement de fleurs et poulets grillés, sous un soleil magnifique.

Vignoble, vers San Luis Obispo

Une route agréable et peu chargée nous a mené ensuite, au travers des vignes, à San Luis Obispo (SLO), au bord même de l'Océan Pacifique.
SLO est situé au creux de la Vallée des Santa Lucia Mountains
Elle doit sa création et son développement à la San Luis Obispo Mission de Tolosa fondée en 1772.

Nous y  avons étés accueillis chez des amis on ne peut plus sympathiques, dont nous ne saurons jamais assez louer l'accueil, l'ouverture et ... la dégustation de vins californiens de cette région, qu'ils nous ont proposée, d'où il ressort à l'évidence qu'il n'y a pas que les vins de la Napa Valley! 
Le point d'orgue de cette belle journée!

L'Océan Pacifique à San Luis Obispo, le soir

samedi 26 mai 2012

Californie, encore : visite au Musée J. Paul Getty, à Los Angeles


Poursuivant notre périple californien, en quittant Pasadena tôt sous la pluie, nous avons contourné Los Angeles (LA) par le nord, pour éviter des embouteillages qui m'avaient laissé des souvenirs pénibles par le passé, pour nous retrouver au Musée J. Paul Getty, sans trop de bouchons, et sous le soleil.

Musée J. Paul Getty

Le Musée est situé à peu près 12 miles au nord ouest du centre ville de LA, dans le Getty Center (1200 Getty Center Drive). A partir du parking (cher : 15$ ) le visiteur prend un petit tram-train électrique à câble qui lui permet d'atteindre le sommet de la colline ou trônent les bâtiments du Musée (entrée gratuite).

Ces bâtiments, qui constituent un ensemble architectural exceptionnel, sont l'oeuvre du fameux architecte Richard Meier.
Non seulement ils s'intègrent avec bonheur dans l'ensemble paysager du Getty Center, mais encore ils offrent de tous côtés un point de vue totalement dégagé, en particulier sur la ligne de gratte-ciels de LA et sur l'océan pacifique dans le lointain : vraiment magique!


Vue sur Los Angeles depuis le Musée
Vu l'abondance des oeuvres réparties dans quatre bâtiments principaux, je me suis limité aux dessins et gravures de la Renaissance allemande et suisse du XV° et XVI° siècles, ainsi qu'à la section "photographie", mes dadas.
Mon circuit de 4h, interrompu par une pause à la cafétéria, bien agréable à tous points de vue, m'a transporté.

Tobias Stimmer 1576 :
Portrait d'un homme barbu.

A la section dessins et gravures, un ensemble passionnant de dessins et gravures de Hans Schäufelein, Lucas Chranach le Vieux, Mair von Landshut, Tobias Stimmer, Albrecht Dürer, Martin Schongauer (dont une aquarelle ci-dessous!) ...



Martin Schongauer, 1473 : Pivoines.

Une pièce était consacrée aux nouvelles acquisitions, dont Piranèse, Dürer, Piero del Pollaiulo, Henri Fantin-Latour, Paul Klee,...


Piero del Pollaiulo, vers 1470 :
Portrait d'un jeune homme
La section "photographies" était plus qu'intéressante pour moi, car elle était consacrée tout d'abord au photographe (dit "de mode", à mon avis à tort) Herb Ritts, décédé en 2002.
J'aurai l'occasion d'en reparler dans une note spécifique ; en attendant, voir le site : ici.


Herb Ritts, 1988 ; Christy Turlington
Hollywood

Ensuite un grand espace intitulé "Portraits of Renown : Photography and the cult of celebrity", au XIX° et XX° siècles : une mine!


C.R. Meade, 1848 :Portrait de Daguerre,
daguerréotype
Donc, encore une journée plus que passionnante!
Repos bien mérité dans la petite ville de Carpinteria, au sud de Santa Barbara, juste à côté de l'Océan Pacifique, bien agité et bien venté ce soir...

vendredi 25 mai 2012

En Californie : Visite du Norton Simon Museum, à Pasadena



Après un petit moment de repos, à Phoenix, Arizona, compte-tenu d'un long voyage depuis Paris, via Houston, au Texas, et d'une chaleur écrasante à mon arrivée (43°!), nous avons pris la route pour la Californie du sud, et tout d'abord Pasadena.
Soit 350 miles (563 km) au travers de paysages désertiques, arides, secs, désolés et balayés de forts vents de sable.

Arizona

Nous avons rencontré une circulation extrêmement dense à l'approche de Pasadena, mais je commence à y être habitué...
Après avoir récupéré notre motel, dans un îlot de verdure et de fraîcheur, nous nous sommes replongés dans le flot automobile incessant, pour le but de notre journée : le "Norton Simon Museum" : un cadre magnifique, mélange d'architecture audacieuse et d'aménagement paysager bien pensé et bienfaisant (411 West Colorado Boulevard , Pasadena,  Voir ici ). 


Nous étions accueillis par des groupes de statues de Rodin, dont "Les bourgeois de Calais"...
Le Hall du musée donne par ailleurs sur un magnifique jardin agrémenté d'un étang.

Norton Simon Museum à Pasadena

Ce Musée a été fondé par le richissime industriel Norton Simon (1907-1993), fondateur, entre autres, de McCall' Publishing, Canada Dry Corp, Max Factor, Avis, ...


Les oeuvres exposées ont été acquises sur une courte période de 30 ans par sa Fondation : un ensemble étonnant de maîtres de la Renaissance, d'Impressionnistes, de maîtres de l'Art Moderne et de pièces exceptionnelles provenant du continent indien et d'Asie.

Raphael : Madonne avec l'enfant au livre, 1502

Nous étions véritablement "scotchés" de voir autant d'oeuvres uniques de Paolo Veneziano, Bassano, Botticelli, Filippino Lippi, Raphael, Guardi, Canaletto, Tiepolo, Cranach, Memling, Giogone, Bellini, Le Greco, Murillo, Zurbaran, Rubens, Rembrandt, Claude Lorrain, Poussin, Fragonard, Goya, et j'en passe. Et je ne peux pas ne pas citer une collection époustouflante de Degas (Peintures et sculptures), et il y avait aussi Cézanne, Van Gogh,...


Nous n'avons pas eu le temps d'admirer les oeuvres du XX° siècle, pris que nous étions par tant de beautés...et par l'idée des  embouteillages monstres dans lesquels nous allions devoir nous replonger.

Rembrandt : autoportrait, 1636

Que de merveilles dans les acquisitions de ces musées privés américains! J'en suis à chaque fois sidéré...

Je retiendrai de cette visite au Norton Simon Museum de Pasadena une "Madonne à l'enfant  au livre"de Raphael (1502) et un autoportrait de Rembrandt (1636), qui m'ont littéralement bouleversé! 


Quelle récompense, après notre traversée aride du désert de l'Arizona!

Suite du périple, demain : le Musée Paul Guetty à Los Angeles!

dimanche 20 mai 2012

Chicago : la foule d'individus de Magdalena Abakanowicz


Avant de partir demain pour un mois aux USA, il me revient à l'esprit une installation permanente hors du commun qu'il m'a été donné de voir avec émotion à Chicago en 2011, à "Grant Park".

Il s'agit d'une oeuvre monumentale de l'artiste polonaise Magdalena Abakanowicz, intitulée AGORA : 106 personnages sans têtes en fonte, fondus en 2003-2006 aux fonderies polonaises SREM.

AGORA, Grant Park, Chicago
Chacun de ces personnages a sa propre individualité, sa propre texture de "peau" : il s'agit d'individus ayant leur propre "personnalité" dans une foule anonyme.
Nous nous trouvons en face d'écorces, de "peaux" animales et végétales, qui m'ont fait forte impression.


Magdalena Abakanowicz

Magdalena Abakanowicz est née dans une famille aristocratique russo-polonaise. 
Elle avait 9 ans lorsque la guerre a éclaté.
Vinrent ensuite 45 années de domination soviétique sur la Pologne.
Dans un pays au fonctionnement instable, Magdalena Abakanowicz a développé une forme d'art qui s'essayait à traduire et exprimer ce que pouvait être la dignité et le courage.

AGORA, Grant Park, Chicago

Dans son oeuvre, ce qui est encore vivant rencontre ce qui est déjà mort, ce qui survit sous l'oppression rencontre les forces qui aspirent à la liberté.
Son oeuvre est unique et impressionnante. Voir ici .

lundi 14 mai 2012

Randonnée dans les "Cinque Terre", après la catastrophe...



Nous avons randonné 3 jours pleins dans les "Cinque Terre", du 3 au 5 mai.


Le Parc des  Cinque Terre est constitué de cinq villages accrochés au dessus ou au bord de la mer, dans une zone absolument spectaculaire située en Ligurie, entre Gênes et La Spezia, et plus précisément entre Levanto et Porto Venere.
Le site des Cinque Terre est classé au Patrimoine Mondial par l'Unesco.


Vernazza


Ces villages, tous plus beaux les uns que les autres, ont pour nom : Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza, et Monterosso.


L'accès et la circulation entre les villages se fait par train ou par bateau.
Corniglia, où nous avions notre "camp de base" est le seul village à ne pas avoir d'accès à la mer. 
L'accès à la petite gare se fait par un escalier de près de 400 marches.


Monterosso est le seul village à avoir une plage.
Vernazza est, de l'avis unanime, le plus beau  de ces cinq villages.


Entre Monterosso et Vernazza


Il a subit malheureusement le 25 octobre 2011, suite à des pluies diluviennes, une terrible catastrophe : une coulée de boue exceptionnelle a envahit les rues de Vernazza, occasionnant des dégâts matériels et humains considérables. Voir ici!

Ces inondations ont également atteint Monterosso et fortement endommagé certains sentiers, parmi les plus spectaculaires, certains de ceux répertoriés N°2.


Nous avons été surpris et touchés par l'énergie avec laquelle les habitant du Parc des Cinque Terre  se sont mis au travail, mais c'est encore loin d'être terminé, vu l'ampleur de la tâche, pour redonner à Vernazza et aux autres sites touchés leur beauté première, que j'avais pu admirer il y a déjà quelques années.

Nous avons pu randonner sur les nombreux sentiers encore en état.
Les sentiers les plus abrupts comptent une quantité phénoménale de marches : nous avons estimé à 15 000 marches ce que nous avons grimpé - et descendu - au cours de ces trois jours, sans compter les sentiers à fort dénivelé et les chemins plus "cools"...

Vers Porto Venere, d'où nous sommes
revenus en bateau vers Manarola

En tout, à peu près 6 à 7h de marche par jour dans des paysages grandioses : les points de vue qui nous ont  été offerts étaient tout à fait exceptionnels...malgré un temps relativement maussade.

Un site à ne pas manquer, mais attendre encore un peu que deux des sentiers répertoriés N° 2 (à partir de Corniglia, vers le NO et vers le SE) soient remis en état, ainsi que Vernazza, donc dans quelques mois : vaut franchement le déplacement!


Pour plus d'informations, voir par exemple ici , ici , et .

dimanche 13 mai 2012

Photographie : Chris Killip : "ce qui s'est passé..."



...ce qui s'est passé,  "What happened" : tel est le leitmotiv de l'oeuvre de Chris Killip, l'un des photographes  britanniques  majeurs de notre époque, à qui LE  BAL à Paris consacre une saisissante exposition qui se tiendra jusqu'au 19 août 2012 : "What happened Great Britain 1970-1990" .
De l'île de Man où il est né en 1946, au nord de l'Angleterre, Chris Killip enregistre "ce qui s'est passé" : la désindustrialisation, la disparition de la culture et des modes de vie traditionnels en Angleterre. 


 Inspiré par le travail de" photographie documentaire" des Américains Paul Strand (iciet Walker Evans (ici), et des Européens Bill Brandt, August Sander (iciet Robert Frank, il s’attache aux visages, aux paysages, pleins d’âpreté et de grâce, à l’image d’un monde apparemment immuable, sur le point de basculer.

En effet, tout change vite sur l’île de Man, devenue paradis fiscal : tout y est bouleversé et Chris Killip choisit de décrire la confrontation, souvent brutale, de la classe ouvrière britannique avec une politique économique hostile et un autoritarisme culturel.


"Le temps de Killip sera l'Histoire telle qu'elle est vécue de l'intérieur, et non telle qu'elle est écrite. 
Ses sujets seront les oubliés, les marginalisés, les laissés pour compte de la modernité. 
Il entre par empathie dans la vie de ceux qui demeurent dans l'ombre de l'histoire" (LE BAL)

Chris Killip nous donne l'occasion de nous poser la question de l'essence de la photographie dite "documentaire" : doit-on croire en la réalité captée par l'image, ou au contraire doit-on poser par principe son manque de réalité?
Pour Killip, être photographe, c'est à la fois s'engager dans le monde que l'on photographie et aussi s'engager dans l'acte même de le représenter. 
C'est "un drame qui se joue entre les faits visibles et les faits de la vie".

"Une bonne photographie dit que tout ce qui se passe en réalité est invisible".

Voir plus de photos sur mon site Photos ici.