vendredi 25 novembre 2011

En Alsace, à l'Opéra du Rhin : "La Bohème" de Puccini !


J'ai assisté avec bonheur vendredit 18 Novembre, à La Filature de Mulhouse, à  une émouvante  "Bohème" de Puccini, dans le cadre de l' OnR (Opéra du Rhin).


Je ne me lasse pas de voir et revoir ce classique du répertoire, créé au Teatro Regio de Turin en février 1896.
Je me souviens de notre première "Bohème", dans un cadre unique : La Fenice, à Venise, quelques années avant le malheureux incendie du 29 Janvier 1996.

Nous étions profondément émus, non seulement par le cadre magique ( La Fenice est en effet, avec la Scala de Milan et le Teatro San Carlo de Naples, l'un des temples les plus prestigieux de l'opéra italien), mais par l'interprétation magistrale à laquelle nous avions assisté.

Mais je reviens à La Filature, à Mulhouse : le canadien Robert Carsen nous a offert là une superbe mise en scène à la fois originale et classique.

Comédien à l'origine, Carsen a entamé ensuite une carrière de metteur en scène qui l'a  conduit dans les théatres et les opéras les plus prestigieux : La Scala, le Liceu de Barcelone, La Fenice, l'Opéra de Paris où il a signé dix productions, à Amsterdam, Cologne, Vienne, Chicago et au Met à New-York.
Il est régulièrement invité à l' Opéra des Flandres où il a mis en scène, entre autres, les sept principaux opéras de Puccini.
Justement, cette magnifique "Bohème " était une production de l'Opéra des Flandres.

Pour "La Bohème", son quatrième opéra, Puccini et ses librettistes, Giacosa et Illica, se sont inspiré des "Scènes de la vie de Bohème" d'Henry Murger : de jeunes artistes, à Paris, au XIX° siècle mènent une existence misérable, faite de joies, d'amourettes et de peines.

Les amours de ces héros "ordinaires" se font et se défont ; la pauvreté et la maladie sont là, qui mettent à mal les instants de bonheur fragile.

Jeunesse, gaîté, poésie, rêves se métamorphosent, au contact de la dure réalité quotidienne, en nostalgie, mélancolie, espoirs vite déçus.
Puccini reproduit dans ce bel opéra, avec beaucoup de subtilité, la cohabitation du tragique et de l'humour, qui est la trame même de la vie.


Puissante interprétation de l' Orchestre symphonique de Mulhouse sous la direction musicale de Stefano Ranzani, et choeurs et maîtrise de l'OnR vivants, colorés et dynamiques : voila qui a contribué à mon (notre) bonheur.

Virginia Tola (à gauche) a su traduire de façon bouleversante le denuement, les espoirs déçus et la tragique fin de Mimi.

Enrique Ferrer (Rodolfo), Thomas Oliemans (Marcello) et Yuriy Tsiple (Schaunard) traduisent à merveille l'insouciance bohème d'une  jeunesse qui attend la chance qui lui apportera la gloire dont elle rêve.

Agnieszka Slawinska campe quant à elle une Musetta séductrice, légère et tragique.

Les interprêtes ont su nous entraîner et nous faire participer avec émotion au mouvement d'humanité qui les soulève et les transforme pour tenter à la fois de  sauver Mimi et de sauver leurs rêves.

Lorsque Mimi s'éteint, ils regardent alors la mort en face, et nous avec eux...

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

je suis un "fan" de Puccini : j'apprécie particulièrement la richesse de son orchestration très moderne.
Belle soirée donc pour toi, c'est bien.
Cordialement.