dimanche 16 octobre 2011

Anne Boleyn de Donizetti au Met : tragique et bouleversant

Hier soir, au Kinepolis de Mulhouse, j'ai été transporté par la retransmission d' Anne Boleyn (Anna Bolena) de Donizetti depuis le Met, à New-York.

Transporté et ému par la très forte interprétation d' Anna Netrebko (soprano russe, photo à gauche), dans le rôle particulièrement difficile de la malheureuse Anne Boleyn, deuxième épouse du Roi d'Angleterre Henry VIII.

Le Roi aime une dame de compagnie de la Reine, Jeanne Seymour (remarquablement interprétée par Ekaterina Gubanova, Mezzo-soprano russe, photo à droite).


Pour se "débarrasser" de la Reine, Anne Boleyn, le Roi met sur pied une machination aux fins de pouvoir l'accuser d'adultère et la faire mettre à mort.
Cet opéra, trentième des 67 opéras (!) écrits par Donizetti (1797-1848), lui valut son premier triomphe en Italie comme à l'étranger.


Héritier de Rossini, rival de Bellini, et précurseur de Verdi, Donizetti est, avec eux, l'un des principaux compositeurs italiens du XIX° siècle.



Anne Boleyn (1830) est, avec Lucia di Lamermoor (1835) l'opéra le plus célèbre du Maître de Bergame.


J'avoue que je ne connaissais pas cet opéra, contrairement à Lucia, que j'ai pu visionner plusieurs fois.


J'ai été séduit et enthousiasmé par l'interprétation orchestrale, la mise en scène (Des McAnuff), les choeurs...


J'ai moins apprécié l'américain Stephen Costello (ténor, photo à gauche) dont l'interprétation de Lord Richard Percy, quoique musicalement excellente, manquait à mon goût de présence scénique.

J'ai trouvé par contre excellente la prestation de la basse russe Ildar Abdrazakov, dans le rôle d' Henry VIII (photo à droite).


Dans Anne Boleyn, comme dans Lucia, on suit l'évolution psychologique des personnages, évolution d'une complexité rare.


Le duo entre Anne Boleyn, Reine, mais pour peu de temps encore, et sa dame de compagnie, Jeanne Seymour, future Reine est absolument bouleversant!


Anne, injustement condamnée à mort passe par toutes les affres de la souffrance, jusqu'à plonger dans la folie (tout comme Lucia) : des moments dramatiques interpétés par Anna Netrebko de façon passionnée et déchirante, en particulier l'air "copia iniqua".


Mais c'est avec toute sa dignité retrouvée qu'Anne affonte le supplice.


L'oeuvre fut créée pour la grande cantatrice Giuditta Pasta (1797-1865), puis disparut du répertoire à la fin du XIX° siècle pour être reprise par Luchino Visconti à la Scala de Milan en 1957 avec une prodigieuse Maria Callas dans le rôle titre.


Une soirée magique et une Anna Netrebko tragique et bouleversante!


Voir :

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Je n'ai pas eu la chance d'assister à cette retransmission..
Toutefois Arte a diffusé, depuis l'Opéra de Vienne,en avril de cette année, une Anna Boleyn que j'ai beaucoup aimé(fiche du 8/04/11) : avec d'ailleurs les mêmes interprètes féminines (Garanca et Netrebko) sous la direction d'Evelino Pido, dans une production de Eric Genovese.
Bonne soirée et amitiés.