jeudi 24 février 2011

De l'indigo chez les Dogons

L' indigo (indicum : "de l'Inde") est une teinture naturelle provenant des jeunes feuilles du Genus Indigofera, qui pousse sur le plateau du Pays Dogon, au Mali.

Ces feuilles sont séchées, et on en fait des boules qui peuvent être facilement stockées et commercialisées.

La teinture indigo est efficace sur tous les textiles, mais est utilisée essentiellement sur des pièces de coton ou de lin fabriquées à partir de bandes étroites cousues bord à bord, comme pour les bogolans (voir note précédente).

Pour savoir si un tissu teinté à l' indigo est de bonne qualité, il suffit de le froisser entre l'index et le pouce : si l'indigo reste sur les doigts, cela signifie que le tissu est bien saturé d'indigo.

C'est pourquoi, d'ailleurs, les touaregs sont appelés "hommes bleus", la teinture de leurs vêtements (takakat) et surtout des turbans en indigo (chèche, ou taguelmoust, le plus souvent en coton, mais aussi en lin, plus chaud pour le soir et la nuit) se transférant sur la peau...

J'ai remarqué l'année dernière, en janvier 2010, dans la région de Tombouctou, que leurs takakats étaient souvent d'une belle couleur indigo brillante, qui provient du fait que le tissu, une fois teint, a été battu.

Ce sont principalement les femmes soninké qui pratiquent la teinture à l'indigo, mais celles que j'ai rencontrées étaient dogon.

L' indigo naturel étant finalement assez rare, il est d'usage maintenant de rajouter de l'indigo chimique (cher pour le Mali), ainsi que de la potasse, pour fixer la couleur.

Les femmes dogon pratiquent la teinture à la main dans de grandes poteries en terre, ce qui leur vaut d'avoir les mains passablement abîmées.
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Pour réserver sur le tissu des motifs qui ne seront pas teintés, il est d'usage de les coudre, et d'enlever ensuite le fil après plusieurs bains de teinture.

L'opération est longue, ce qui explique le coût relativement élevé des tissus indigos.


On reconnait d'ailleurs le côté artisanal à l'irrégularité des motifs.

Les habits et coiffures indigo sont surtout des vêtements de fête ou de cérémonie.
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Lors de soirées de danses données en notre honneur, les femmes revêtaient leurs plus beaux pagnes indigo : c'était vraiment magnifique et nous en étions tout émus...

mercredi 16 février 2011

L'art du bogolan, au Mali

En bambara, la langue la plus utilisée au Mali, bogo signifie la terre, et lan veut dire avec.

Le bogolan est en effet à la fois un tissu teint et une technique.

La toile est constituée de coton tissé (la plupart du temps par les hommes) en bandes plus ou moins étroites, qui sont cousues à la main bord à bord.

La légende veut que la découverte, à une date fort reculée, de la technique du bogolan ait été accidentelle : une femme ayant taché son pagne teint au ngalama avec de la boue du Niger a tenté en vain de le nettoyer, mais la boue avait teinté le tissu de manière indélébile.

La teinture de base est obtenue par des décoctions de feuilles d'un arbre, le ngalama, qui aide aussi à fixer les autres couleurs, sous l'action du soleil.

Le dessin est constitué au pinceau par l'artiste avec de la boue fermentée (bogo).

Pour les parties colorées, qui vont du rouille au brun, il utilise une décoction provenant d'un autre arbre, le mpécou.

Les parties blanches sont obtenues en frottant avec un mélange de lessive et de savon de karité.

Au cours de la fabrication du bogolan, de longs moments de séchage au soleil sont impératifs, et les bogolans sont étendus à même le sol.

L'intensité des couleurs est obtenue par répétion du processus.

Les dessins choisis sont propres à un village, une population, un artiste.

Les motifs sont des scènes de la vie rurale ou des motifs géométriques ou idéogrammes, ou dessins de cauris (coquillages), par exemple.

Créé à base de terre, le bogolan est un objet puissant, chargé d'énergie et de symboles.

L'année dernière j'ai visité à Ségou sur le Niger une fabrique de bogolans et c'était passionnant : maîtrise et savoir-faire des artisans.


Cette année j'ai vu de magnifiques pièces sur certains marchés du Pays Dogon et en particulier à Endé.

J'ai pu faire l'acquisition de deux bogolans : l'un au village secret de Songho, où se trouve la grotte des circoncis (lesquels sont enveloppés dans des bogolans après l'opération); et l'autre à Djenné la mythique, dans une petite boutique gérée par une coopérative de femmes.

Objets blessés et réparés, au Mali


A l'heure de la société de consommation, chaque objet d'usage quotidien est chez nous, occidentaux, en sursis.

Cassé, "blessé", un objet est vite mis au rebus pour être aussitôt remplacé par un autre objet d'usage équivalent.

Il en va tout différemment au Mali, et en particulier au Pays Dogon...et certainement ailleurs en Afrique.

Des objets "blessés", que ce soit des objets rituels ou d'utilisation courante, sont aussitôt réparés, pour des motifs économiques, affectifs ou sacrés.


Au Mali, lors de mes deux voyages (janvier 2010 et janvier 2011), j'ai été frappé d'étonnement devant ces objets réparés.

J'ai trouvé l'inventivité et l'ingéniosité de ces réparations tout à fait étonnantes.

Ces réparations montrent un rapport à la vie et au temps différent et un sens poétique certain.

Les objets réparés prennent un nouveau statut, aux antipodes des canons d'une certaine beauté classique ou même industrielle (chaises en plastique,...).

En tout cas, ce qui me touche, c'est qu'au Mali, on n'abandonne jamais les choses à elles-mêmes, car le destin du sujet tout entier réside parfois dans l'objet (les calebasses, par exemple).

L'objet réparé semble en effet plus familier ; animé d'une forte charge émotive, il "parle" d'avantage ; son "langage" est plus accessible que celui de l'objet parfait, témoin exemplaire figé dans une perfection et une forme d'immortalité.


Les Dogons semblent être les seuls à avoir constitué des cimetières de masques "blessés", dans les anfractuosités de la falaise de Bandiagara, là où ils déposent aussi leurs morts.

Chez les animistes Dogons, réparer les objets, utilitaires ou sacrés revient également à réparer le corps social.

Les forgerons réparent les objets et les font passer d'un état "dés-uni" vers un état "uni", équilibré.


On dit qu'une société en crise, qui perd sa cohésion, est comme une calebasse brisée.
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Les rites réparateurs deviennent alors "points de suture" au sein du groupe social.

C'est dire combien l'acte de réparer, par exemple une calebasse, par des liens en fibres de ronier ou en coton, enserrant souvent des tiges végétales, a une valeur symbolique et appréciée comme telle, au quotidien, par les populations!

Avoir été interpellé par ces objets blessés et réparés, au Mali et en particulier chez les Dogons, m'a fait me ressouvenir d'une magnifique exposition au Musée du Quai Branly, à Paris, en 2007, intitulée justement "Objets blessés, la réparation en Afrique."
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Dans les collections du Musée du Quai Branly, soit environ 70 000 objets africains, on ne trouve que quelques centaines d'objets réparés, malgré une activité de réparation très intense sur le terrain.

Il était question, lors de cette exposition, de la conservation des objets, de leur survie, de leur caractère plus ou moins éphémère, ainsi que du sens des mots "réparation" et "restauration".

On s'y interrogeait sur l'acte de "réparation" dans la vie complexe de l'objet, et le sens que cela pouvait avoir pour les trois principales religions présentes sur le continent africain : l'animisme, l'islam et le christianisme.

Un bel ouvrage, publié par le Musée du Quai Branly, rend compte magnifiquement de cette exposition et des problématiques qui y étaient fort bien développées.

Je vous le conseille vivement, si le sujet vous intéresse :

Photographie : August SANDER, à nouveau, avec plaisir!

J'avais pu admirer une exposition à Paris, le 2 Avril 2008, sur l'un des plus grands photographes du XX° siècle, August SANDER.


Voir ma note et les commentaires de l'époque, sur mon autre blog, ici.

De passage à Nice hier, j'ai vu avec très grand plaisir une nouvelle exposition intitulée : "August SANDER, Portraits, paysages, architecture" au "Théatre de la Photographie et de l'Image", 27, Bld Dubouchage (Jusqu'au 15 Mai 2011).


L'influence de l'oeuvre inachevée et immense d'August SANDER (1876-1964) sur nombre de photographes et artistes contemporains reste aujourd'hui très présente.

Son oeuvre n'est pas issue de la crise de 1929, mais la précède et la documente ensuite.

Sous une apparente neutralité, elle porte la marque d'un fort affrontement Droite/Gauche en Allemagne.

En fait, SANDER donne une forme artistique à un projet de documentation socio-historique.


Ce projet, en visant le langage de la réalité, se propose de redonner de la "lisibilité" au monde.


Et en particulier à cette société bouleversée dans sa hiérarchie par les révoltes consécutives à la guerre de 14, puis par la crise de 29.

Il s'agit donc là d'une "photographie sociale" des plus créatives!
SANDER est d'ailleurs incontestablement lié à de très nombreux courants réalistes des années 1919-1939.


"La nature de la photographie dans son ensemble est documentaire." déclarait-il en 1931 lors d'une de ses conférences radiophoniques intitulée : Essence et devenir de la photographie.

Cette phrase allait rester au coeur de sa conception du travail durant toute sa carrière.


August SANDER est reconnu comme un des grands maîtres de la photographie à travers ses fameux portraits qu'il réalise dès le début de sa carrière : images frontales, posées, élaborées, souvent austères de personnes immédiatement identifiables socialement, et dont il a su au mieux restituer la personnalité et les particularités.


Ces images, d'une très grande qualité, nous offrent un panorama complet des classes socio-professionnelles de l'Allemagne de l'entre-deux-guerres.


Dès les années 20, proche des milieux artistiques allemands, en particulier des kölner progressive, il fréquente des artistes comme Otto Dix.


Dans les domaines de l'architecture et des paysages, sur lesquels je ne savais pas qu'il avait travaillé, il entreprend également un travail de repérage topographique des différentes régions de l'Allemagne, et réalise des études de botanique.

L'exposition a été conçue par son petit fils, Gerd Sander, qui a toute sa vie continué à réunir, documenter et montrer cette grande oeuvre.


Quand on lui posait la question de savoir comment lui était venue l'idée de créer cette oeuvre, August SANDER répondait : "Voir, Observer et penser!"
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Les photographies sont intitulées, de haut en bas :
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Portrait D'August SANDER
Paysan allant à la Messe, 1925
Mère prolétarienne, 1927
Mon épouse entre joie et tristesse, 1911
Secrétaire à la Westdeutscher Rundfunk de Cologne, 1931
Richard Strauss, 1925
Grand-Mère et petit-fils, 1915

Voir Mon site Photos.

dimanche 13 février 2011

James Cook à Berne : magnifique!


Le Musée Historique de Berne a consacré une vaste et magnifique exposition au grand explorateur britannique James Cook (1728-1779).

Nous avons décidé de nous y rendre samedi, avant dernier jour, et nous ne l'avons pas regretté : c'était véritablement unique : nous n'avons pas vu le temps passer!

En effet, étaient réunis dans cette exposition, pour la première fois, plus de 400 objets rapportés par Cook lors de ses trois voyages effectués dans le Pacifique, du Sud au Nord et de l'Ouest à l'Est.


Ces objets provenaient de Musées et de Collections privées du monde entier.

C'est dire l'intérêt de cette exposition exceptionnelle qui avait auparavant été ouverte au public à Bonn et Vienne.

La muséographie de cette exposition était vraiment remarquable, retraçant avec précision, lisibilité et pédagogie les trois expéditions de Cook.

Nous pouvons imaginer le courage, la discipline, l'organisation qui ont été nécessaires pour mener à bien ces expéditions particulièrement longues (plus de 1500 jours pour la dernière).

Les matelots étaient exposés aux chaleurs torrides, aux froids insupportables, aux privations, à la discipline de fer, aux peuplades hostiles, parfois...

Beaucoup moururent de malaria, de dysenterie,...

Il y a eu aussi des moments de détente auprès des vahinées, où la discipline ne pouvait que se relâcher, dans des contextes paradisiaques !


James Cook fut tué à Hawaï lors de ce troisième voyage.

Nous avons pu admirer des trésors inestimables rapportés des mers du Sud, mais aussi des régions arctiques et antarctiques : des masques, des habits de plumes, des sculptures, des objets rituels, des représentations de dieux, etc,...bien mis en valeur et accompagnés d'explications claires et précises.

Des scientifiques (astronomes, botanistes, etc,...) et des peintres faisaient partie intégrante des expéditions, en particulier John Webber, un peintre d'origine bernoise qui avait émigré en Angleterre.

L'exposition nous a fait partager la fascination et le regard euphorique de ces explorateurs hors du commun pour toutes les nouveautés "exotiques"qu'ils rencontraient sur leur route : les peuplades, amicales ou hostiles, leurs coutumes, leurs croyances, leurs civilisations, leurs objets de culte ou de pouvoir.

Nous y avons admiré des cartes marines (Les relevés faits par Cook en Nouvelle Zélande étaient encore utilisés en ...1990!) et des instruments scientifiques d'une grande précision pour l'époque.

L'hémisphère Sud était à l'époque en grande partie inconnu des Européens.

Il fut le premier Européen à débarquer sur la côte Est de l'Australie, en Nouvelle Calédonie, aux Iles Sandwich et à Hawaï.

James Cook est l'un des plus grands explorateurs de l'histoire : après ces 11 années d'exploration (1768-1779), il légua à la postérité une nouvelle vision du monde!

Son héritage colossal peut être attribué à son grand sens marin, ses aptitudes poussées pour la cartographie, son courage pour explorer des zones dangereuses pour vérifier des faits rapportés par d'autres, sa capacité à mener les hommes et à se soucier des conditions sanitaires lors des conditions extrêmes des expéditions.

Ses expéditions ont pu en particulier montrer l'inexistence d'un - "Grand Continent Austral " colonisable, et l'impossibilité d'un "Passage du Nord Ouest", contrairement à ce que pensaient les membres de la Royal Society.

"L'ambition m'a mené non pas plus loin que tout homme est allé avant moi, mais aussi loin qu'il est possible à l'homme d'aller."
(Journal de bord de J. Cook)

jeudi 10 février 2011

Visite aux caïmans sacrés d'Amani, au Pays Dogon


Au Pays Dogon, au Mali, au pied de la grande falaise dite "de Bandiagara", nous avons fait une pause - prudente - à Amani.

Nous voulions y saluer les caïmans sacrés, qui vivent en liberté totale dans une grande mare, sans aucune protection.

Les enfants y jouent, les femmes puisent de l'eau, les hommes palabrent non loin, en bon voisinage...

...en tout cas depuis qu'un ancêtre a été dévoré ; ce sacrifice a suffit à calmer les caïmans.

Notez qu'ils sont régulièrement nourris de poulets, gavés, peut-être, ceci expliquant certainement celà!
Quoiqu'il en soit, le frisson est garanti!

Chaque année, une fête est organisée en leur honneur.
Il arrive à cette occasion qu'un habitant meure d'un mauvais sort, à moins qu'on puisse le détourner, par exemple sur un étranger de passage.

Attention donc aux invitations à Amani!

Le caïman est un animal totem que la population élève et côtoie sans aucune crainte.

On dit que les caïmans sont un cadeau des ancêtres des Bozos, l'ethnie des pécheurs du Niger, aux ancêtres des Dogons et donc représentent l'amitié éternelle qui unit les deux ethnies.

Et qui leur permet par ailleurs les "plaisanteries à cousinage".
Pour la "parenté à plaisanteries", voir ici.

Les caïmans servent d'intermédiaire entre les Dogons et leurs ancêtres.

On en retrouve des représentations sur les murs en banco, les portes sculptées des greniers à mil, les piliers sculptés des togunas, les cases à palabres, des sculptures en bois à usages divers (cendriers en particulier)...

samedi 5 février 2011

Un coup de blues ? Mighty Mo Rodgers !

De retour d'Afrique, pour éviter le vague à l'âme, rien de tel qu'une injection, une perfusion de véritable blues.

Celui de Mighty Mo Rodgers est authentique, et nous fait décoller, nous prend aux tripes, nous transporte dans les champs de coton en Louisiane...

Le spectacle qu'il nous a offert hier soir aux Tanzmatten de Sélestat, en Alsace, était véritablement exceptionnel, et m'a donné un avant goût de ce que je vais à nouveau entendre au Festival de Blues de Chicago en Juin 2011.
Bravo aux programmateurs des Tanzmatten d'avoir pu le faire venir, pour notre plus grand plaisir!
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Maurice Rodgers, né en 1942 à East Chicago (Indiana) est pianiste, organiste, chanteur et compositeur de blues.
Il est dans une veine très proche de Ray Charles et de Otis Redding.

Voir son site ici.

Parallèlement à sa carrière de bluesman, il entreprend des études de philosophie, enseigne dans les quartiers difficiles de Los Angeles, prépare une maîtrise : Le blues comme musique métaphysique (sa musicalité et ses soutiens ontologiques).

Poète et visionnaire, ce militant confie à travers ses chansons sa vision souvent critique du monde : il sait être tendre, plein d'humour, mais sans concessions.

Ses paroles expriment sa vie, ses expériences.

"Blues is truth, and the truth will set you free" (Le Blues est la vérité, et la vérité vous rendra libre)

Charmeur et insaisissable, il réussit l'exploit de garder toute entière l'attention de son public tout au long de 2 heures d'un spectacle envoûtant.

De sa grosse voix superbe, il nous entraîne dans un extraordinaire voyage musical : l'humour, la colère et l'émotion nous ont été distillés d'une voix chaude par un artiste au top niveau, dans une forme olympique, capable de faire vibrer une salle comble.

Un grand talent de compositeur, aussi bien pour la musique que pour les textes.

Mighty Mo Rodgers est rapidement devenu l'un des musiciens de blues les plus érudits de sa génération : fascinant et envoûtant!
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A noter : Mighty Mo Rodgers passe au "New Morning" à Paris le mardi 8 Février à 20h30...tentez votre chance, vite!

Voir ci dessous, "Happy as a runaway slave", video prise en studio :

http://www.youtube.com/watch?v=eOI_n53aCOE&feature=related

jeudi 3 février 2011

De retour du Mali : un pays calme!

Le promeneur du 68 rentre de son périple au Mali et au Burkina, sans problèmes et sans encombres, un périple en tout petit comité : nous étions 3 dont mon ami malien, guide dogon, plus chauffeur et cuisinier.

Heu-reux!

Le Mali est particulièrement calme, si ce n'est la vie animée et chaleureuse, sympathique en diable de ce beau pays.

A en juger ci dessus devant la grande et magnifique mosquée en banco de Djenné, sur le Niger, d'habitude prise d'assaut par les groupes d'européens.

Je veux dire calme, question sécurité.

J'avais l'impression d'un monde, d'un fossé entre les avertissements alarmistes en France et la réalité sur le terrain...mais on n'est de toute façon jamais assez prudent.


Il faut dire que dans le pays dogon, on ne risque pas grand chose dans les falaises de Bandiagara.

Calme question tourisme ; les touristes sont partis ou ne sont pas venus, sauf quelques irréductibles : en quinze jours, les blancs se comptaient sur les doigts d'une main.

Le dernier vol du Point Afrique sur Mopti est arrivé avec...3 touristes, pour, en fait, ramener ceux qui étaient encore là (je ne dirai pas 'rapatrier', car il ne s'agissait pas de cela), avant de cesser ses activités!

La conséquence de ce reflux ou de cette appréhension compréhensible des voyageurs est un impact extrêmement négatif sur la petite économie locale des guides, des loueurs de 4x4, des pinassiers sur le Niger, des hotels, des maquis (restaurants).
De toute façon la saison touristique est terminée.

Il commence en effet à faire trop chaud : lorsque j'ai quitté Ouagadougou, il faisait 42° à l'ombre...et sans ombre, bien entendu!

Arrivé à Paris à 6h du matin par -4°, le choc a été intense...

Je suis encore là bas par la pensée et le coeur avec mes amis maliens.
Quelle amitié, quelle chaleur humaine!
Ce fut un voyage formidable, émouvant...
...et sportif : 8 jours de marche dans le sud ouest du Pays Dogon (15 à 20km par jour et crapahutage dans la falaise, de bas en haut et vice versa) : splendide.
A plus tard pour quelques détails, le temps de me réacclimater à l'Alsace!