samedi 4 décembre 2010

Connaissez vous le photographe Heinrich Kühn ?

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Moi, je ne connaissais pas jusqu'à ce qu'une visite récente au Musée de l'Orangerie, à Paris, me remplisse de bonheur.

Personnellement intéressé par la photographie, comme mes notes récentes ont pu le montrer, j'étais particulièrement admiratif devant le travail des "pictorialistes", au tournant des années 1900.

Les travaux de Robert Demachy, Alfred Stieglitz et Edward Steichen me touchent tout particulièrement.

J'ai d'ailleurs et à nouveau pu admirer certaines de leurs oeuvres dans les magnifiques musées américains lors de mon séjour aux USA en mai-juin de cette année, en particulier à Phoenix, Kansas City et Chicago.
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Alors, quid de Heinrich Kühn (1866-1944) ?

Entre 1895 et 1915 son oeuvre fut admirée par les photographes que je viens de citer et montrée dans d'innombrables expositions.

Mais il fallut un certain temps pour que la modernité de son oeuvre fut enfin reconnue.

Kühn en effet faisait disparaître contours et détails, s'efforçant de faire ressortir dans ses oeuvres un certain aspect "glissant et mouvant" par un art évocateur d'atmosphères, atteignant ainsi les limites du figuratif et du narratif.

Avec Stieglitz et ses autres amis, il fit de la photographie stylisée un élément de l'"oeuvre d'art totale" à laquelle aspiraient les artistes de la Sécession ; ce fut le mouvement "Photo-Sécession".


Ses tirages utilisaient des techniques qui redeviennent actuellement en vogue dans des cercles restreints de photographes : par exemple tirages à la gomme bichromatée, qui, avec le choix des papiers et des pigments évoquent plutôt la gravure que la photographie traditionnelle.
Il pratiqua également l'héliogravure, la platinotypie, les reports bromoil, les tirages autochromes, ...

Le perfectionnement technique du medium devint vite l'unique but de sa vie.


Et d'ailleurs sa formation scientifique (sciences naturelles) le disposait aux développements expérimentaux et aux recherches , en particulier à des études sur les gradations, qui lui permirent d'aboutir à des chef d'oeuvre fascinants.

Ses images légèrement floues, tirées sur papiers rugueux, avec le format moyen des peintures à l'huile de l'époque lui valurent de nombreux adversaires, qui les considéraient comme "non photographiques".

Son travail, exposé à l'Orangerie jusqu'au 24 Janvier est, à mon goût, une pure merveille!

Ses techniques de tirage et ses recherches de nouveaux moyens d'impression au service d'une émotion artistique prend véritablement le visiteur aux tripes.

La technique s'efface alors au service du regard et de la vision; photographe et visiteur sont réunis dans des moments de grace uniques.

"L'appareil mécanique n'a pas d'autre importance pour le photographe que par exemple le pinceau pour le peintre."
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" Par photographie, on entend une représentation figurative, exprimée par une succession sans solution de continuité de gradations, provoquée ou transportée par des effets de lumière."
Heinrich Kühn.

Voir Mon site Photos

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Qui a dit que la photographie était avant tout un regard ?
Je vous souhaite un bon dimanche.JCMEMO