mardi 15 septembre 2009

Les pieds de Montaigne

Me promenant il y a quelques années à St-Pierre de Rome, j'ai été cloué sur place par la basilique : le choc! Mais aussi interpellé de voir ce qui restait des pieds de bronze de St-Pierre, après tant de siècles de dévotion caressante : peu, de moins en moins. Encore quelques siècles et il ne lui restera plus, le pauvre, que des moignons!

Il y a quelques jours, flânant dans Paris, au Père-Lachaise, la tombe de Victor Noir m'a surpris, intrigué. Non seulement les pieds de bronze du gisant avaient été l'objet de frôlements incessants, usants, mais aussi une protubérance virile post-mortem tout à fait visible, objet d'attouchements superstitieux tout aussi abrasifs. Tout ça est assez connu, mais quand même, il y a lieu d'être surpris.

Mais j'avoue avoir été encore plus étonné par la dévotion apportée aux pieds de Montaigne, face à la Sorbonne.
Un Montaigne souriant, acceptant les caresses des passants... faut-il dire des pélerins, avec une certaine bonhommie.
Un Montaigne apparemment satisfait de l'hommage qui lui est encore rendu par des lecteurs anonymes plus de 400 ans après sa mort, le 13 Septembre 1592...


1 commentaire:

Francine a dit…

Bonjour,
J'aime bien ce message. Ce n'est en fait pas qu'une question de pieds (Victor Hugo). En ce qui concerne l'usure de la "protubérance virile" j'ai été surprise en passant devant la tombe de Jim Morrisson (Les Dors) - au Père Lachaise - d'y constater les mêmes effets ...