vendredi 18 septembre 2009

Le promeneur du 68 part pour Madère

Allez à la prochaine, à dans 8-10jours.
Je pars à l'instant même pour Madère, dans l'océan Atlantique, au large des côtes du Maroc.

Qu'y faire, my God?
Eh bien, randonner, pardi, sur la côte sauvage de l'île!

Il parait que c'est fantastique, et puis j'ai hâte de quitter pour un moment les brumes de par ici.
Remarquez : il parait qu'on en trouve aussi là-bas sur les hauteurs, au niveau des volcans...

jeudi 17 septembre 2009

Ilene Barnes une voix particulière au service du jazz et du rock folk

"Je crois que la particularité de ma voix vient de multiples métissages" dit Ilene Barnes, auteur, compositeur, interprète américaine.

Sa voix est en effet grave, trés grave, d'une beauté mélodieuse, envoûtante ... et son physique impressionnant.

Ce type de musique métissée, j'adore : à la fois jazz, rock-folk, gospel, soul,...(Set you free, Time, Yesterday comes, Here's to you, le album dernier sorti)


Les thèmes qu'elle aborde : respect d'autrui, dangers de la technique, besoin de retrouver ses racines,...ne sont pas pour me déplaire.
Des influences indiennes, africaines, irlandaises avec tout ça.

J'ai un seul regret : ne pas avoir pu me rendre à son dernier concert en Alsace - alors que j'avais les billets - pour des raisons vraiment indépendantes de ma volonté.

Ecoutez donc :
http://www.youtube.com/watch?v=X8XYfpr4icw

mercredi 16 septembre 2009

Les schlitteurs des Vosges

Les hommes qui exploitaient le bois dans les Vosges avaient besoin d'un système de transport particulier : la schlitte. Elle pesait une trentaine de kg vide et jusqu'à 3 tonnes chargée.
Le schlitteur la montait sur son dos avant de la charger de rondins et de redescendre.
La schlitte glissait sur un chemin constitué de traverses de bois, comme les traverses de chemins de fer.

Le schlitteur, adossé à son traîneau descendait pas à pas sur les pentes escarpées en se retenant avec les pieds sur les traverses.
Il avait intérêt à la charger au maximum pour diminuer le nombre de voyages.

"Toutes les températures ne sont pas également bonnes pour les aventureuses expéditions des schlitteurs. Elles demandent un ciel voilé, des nuages qui planent dans l'atmosphère sans laisser choir de pluie.
L'élévation du thermomètre dispose les schlittes à prendre feu par le frottement : les semelles se charbonnent et grincent.
Les échelons mouillés précipitent au contraire la marche du véhicule et mettent le guide en péril."
(Les bûcherons et les schlitteurs des Vosges, A. Michiels et T. Schuler, chez E. Simon imprimeur-lithographe-éditeur, Strasbourg 1857).

Mon arrière grand-père est décédé, écrasé par sa schlitte...

mardi 15 septembre 2009

Les pieds de Montaigne

Me promenant il y a quelques années à St-Pierre de Rome, j'ai été cloué sur place par la basilique : le choc! Mais aussi interpellé de voir ce qui restait des pieds de bronze de St-Pierre, après tant de siècles de dévotion caressante : peu, de moins en moins. Encore quelques siècles et il ne lui restera plus, le pauvre, que des moignons!

Il y a quelques jours, flânant dans Paris, au Père-Lachaise, la tombe de Victor Noir m'a surpris, intrigué. Non seulement les pieds de bronze du gisant avaient été l'objet de frôlements incessants, usants, mais aussi une protubérance virile post-mortem tout à fait visible, objet d'attouchements superstitieux tout aussi abrasifs. Tout ça est assez connu, mais quand même, il y a lieu d'être surpris.

Mais j'avoue avoir été encore plus étonné par la dévotion apportée aux pieds de Montaigne, face à la Sorbonne.
Un Montaigne souriant, acceptant les caresses des passants... faut-il dire des pélerins, avec une certaine bonhommie.
Un Montaigne apparemment satisfait de l'hommage qui lui est encore rendu par des lecteurs anonymes plus de 400 ans après sa mort, le 13 Septembre 1592...


Un cépage d'Alsace peu connu : le Klevener de Heiligenstein

J'ai goûté il n'y a pas longtemps un vin d'Alsace peu connu : le Klevener de Heiligenstein (Bas-Rhin), à l'issue d'une randonnée, bien entendu. Un super goût de "revenez-y", je vous le garantis!

Ce vin n'était produit, il y a une trentaine d'années que sur 3ha dans le seul village d' Heiligenstein.

C'est un cépage issu de l'ancien Traminer ou Savagnin rose.

Il est aussi corsé que le Gewurtztraminer, avec un bouquet plus subtil.
On y décèle, parait-il, un "goût de terroir prononcé".

Le maire d' Heiligenstein avait rapporté des plants de Lombardie...en 1742. Et depuis, le Klevener n'est toujours cultivé que dans ce village et ses environs proches...

Une particularité alsacienne de plus à découvrir!

mercredi 9 septembre 2009

Sur le chemin de St-Jacques ...en Suisse

Lundi je suis allé me "promener" avec deux bons amis sur un tronçon du Chemin de St-Jacques de Compostelle...en Suisse, dans le canton de Berne, entre Burgdorf et Huttwil.

Je dis "promener", mais ce petit bout là faisait quand même 26km, soit 7h30 de marche pure.

Un ancien chemin, ou sentier muletier du Moyen-Âge qui trace de Berne à Lucerne.

On y trouve des chemins creux (Hohlwege), un pont couvert à la charpente magnifique, des chapelles à croquer...

Certes, il y a bien du macadam lors de la traversée des villages, mais le chemin dans l'ensemble est splendide et agréablement ombragé. Des perspectives plongeantes nous surprennent à la sortie des bosquets ou au passage des petits cols.

Cette "ViaJacobi" est extrêmement variée ; il y a dans les 416 m de dénivelé et un point culminant de 846m à Lueg, donc de la bonne montagne à vaches suisses.

Vue sur des vallons de toute beauté, des maisons du XVIII° siècle croulant sous les fleurs, des jardins potagers tracés au cordeau....

Et puis aussi par moments vue au loin sur l' Eiger (3970m), le Mönch ( 4099m) et la Jungfrau (4158m) (m'enfin!).
Pas mal et vaut le détour!








samedi 5 septembre 2009

Le grand philosophe Schopenhauer : ouvertement mysogine...

En ce moment, la lecture des"Pensées et Maximes" du philosophe allemand Schopenhauer (1788-1860) me détend. Chacun son truc! Elle provoque chez moi des crises d'hilarité bienfaisantes. J'ai trouvé ce livre, en flanant chez les bouquinistes, dans une belle édition reliée de 1880.
On y trouve des perles, énoncées avec le sérieux que procure l'assurance d'être soi-même doué pour les grands travaux de l'intelligence, dans le chapitre "l'amour, les femmes et le mariage" :

"Le seul aspect de la femme revèle qu'elle n'est destinée ni aux grands travaux de l'intelligence ni aux grands travaux matériels...Elle doit obéir à l'homme, être une compagne patiente qui le rassérène...Sa vie peut s'écouler plus silencieuse, plus insignifiante que celle de l'homme..."
et encore :
"Ce qui rend les femmes particulièrement aptes à soigner, à élever notre première enfance, c'est qu'elles restent elles-mêmes puériles, futiles et bornées... "
...no comment

vendredi 4 septembre 2009

Cézanne : être un écho parfait

Cézanne : "Celui qui n'a pas le goût de l'absolu se contente d'une médiocrité tranquille."

Et encore, et de loin le plus démesuré, insensé :

"Toute la volonté du peintre doit être de silence.
Il doit faire taire en lui toutes les voix des préjugés, oublier, oublier, faire silence, être un écho parfait. Alors, sur sa plaque sensible, tout le paysage s'inscrira."


jeudi 3 septembre 2009

Le chanteur malien Salif Keita : maudit, béni et vivant

Salif Keita : sa musique me prend aux tripes, tout simplement!
Maudit, renié par son père qui n'a pas accepté la fatalité d'un enfant albinos.
Rejeté par sa famille de noblesse mandingue : formellement interdit de devenir musicien!
Salif Keita, miraculé, s'en sort : vivant.

Béni, il devient l'artiste le plus emblématique de tout le continent africain.
Malien il continue à chercher ailleurs son inspiration et son salut musical.
Une voix baroque, puissante, magnétique.

Il a remporté un succès époustouflant en 2008 au Festival de Musiques du Désert à Essakane au Mali (80km de Tombouctou), où je me rendrai en janvier 2010, mais je ne sais pas encore s'il s'y produira cette année.

Ecoutez donc :


mercredi 2 septembre 2009

Un geste d'insoumission : Sandrine Bonnaire dans "Joueuse"


"Joueuse" : la métamorphose d'une femme au quotidien insipide, par un geste d'insoumission : l'apprivoisement des échecs. Le scénario est connu.

Moi qui ne vais pas souvent au cinéma, poussé par une intuition secrète, j'ai franchi le pas de la salle obscure.
Là, j'ai été littéralement fasciné, scotché à mon siège, séduit par le jeu de Sandrine Bonnaire, que je connaissais peu.
Belle, intense, sensuelle. Capable de passer en un instant d'un registre d'une tristesse fataliste à celui d'une joie rayonnante, intériorisée. Aussi, un travail du corps, sachant maîtriser les silences, la réflexion intense devant la caméra.
Une volonté de caractère qui transparaît. Une vie intérieure qui crève l'écran!

La Maison du Dr Blanche, à Paris


Lors de mes marches au petit matin sur la "colline inspirée" de Montmartre, avant l'arrivée des touristes, je passe souvent devant la "Maison du Docteur Blanche". Ce lieu, comme beaucoup dans ce quartier encore magique, pour moi rempli de souvenirs, est nimbé de mystères et générateur de questionnements.

L'histoire en est en effet étonnante : en 1821 le docteur Esprit Blanche y fonde un "asile" d'un type nouveau, établi sur le modèle d'une pension de famille. Les patients y partagent la vie du médecin et de sa famille, dans un grand parc.

Ce lieu fut le refuge d'une génération romantique prise de désarroi, de spleen...et de maladies héréditaires : Gérard de Nerval, Charles Gounod, Marie d'Agout, Théo Van Gogh, Guy de Maupassant,...

En 1821, la porte était ouverte à la psychanalyse.
Etait posée là déja la question essentielle du lien entre "folie" et création...

(Voir : Laure Murat, "La Maison du Docteur Blanche", JC Lattès, 2001)



mardi 1 septembre 2009

René Char : le courage et le silence

Dans "Feuillets d'Hypnos", on lit:
"Viendra le temps où les nations sur la marelle de l'univers seront aussi étroitement dépendantes les unes des autres que les organes d'un même corps, solidaires en son économie. Le cerveau, plein à craquer de machines, pourra-t-il encore garantir l'existence du mince ruisselet de rêve et d'évasion?
L'homme, d'un pas de somnambule, marche vers les mines meurtrières, conduit par le chant des inventeurs..."
Et encore :
"Nous n'appartenons à personne sinon au point d'or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qui tient éveillés le courage et le silence."
(Textes écrits par René Char pendant la résistance - 1943-1944)